Le cinéma et la nouvelle psychologie.

 

MERLEAU - PONTY n'introduit pas son propos : il entre immédiatement dans l'essentiel.

 

I. La perception. (p. 85 - 96).

1. La perception visuelle. (p. 85 - 87)

A. La psychologie classique. (p. 85). La psychologie classique propose une explication de la perception visuelle.

- 1. Le parallélisme psycho - physiologique.

- 2. La "mosaïque de sensations". L'image de la mosaïque suggère que plusieurs sensations coexistent sur la surface de la rétine : elles sont indépendantes ; elles sont juxtaposées.

- 3. Le problème : comment poser l'unité de l'objet ainsi perçu ? comment penser la relation des différentes sensations de sorte qu'elle donne la perception d'un objet ?

B. Les objections. (p. 85 - 86). MERLEAU - PONTY rapporte les objections faites à cette conception par la "nouvelle psychologie". Par nouvelle psychologie, il faut entendre la psychologie de la Forme.

- 1. La thèse est énoncée : il n'y a pas de parallélisme entre le système nerveux et la sensation. Même pour les : "sensations les plus simples et les plus immédiates".

- 2. L'objection : la surface de la rétine n'est pas homogène ; certaines zones sont aveugles à certaines couleurs.

- 3. La réponse : la perception est une réorganisation des sensations.

C. La nouvelle psychologie. (p. 86 - 87). A l'ancienne psychologie, MERLEAU - PONTY oppose les réponses de la psychologie de la Forme.

- 1. Un système de configurations. La perception est perception non de sensations isolées mais d'un : "système de configurations".

Exemple : le système solaire.

- 2. Exemples.


2. La perception auditive. (p. 87 - 88).

 

Après la vue, MERLEAU - PONTY applique les enseignements de la nouvelle psychologie à l'ouïe ("Nous pouvons appliquer le même genre d'analyse…"). Pourquoi avoir commencé par la vue ?

A. La notion de formes temporelles. (p. 87).

L'expression de formes temporelles est bizarre :

- 1. La forme se déploie dans l'espace ; elle suppose une simultanéité ; la forme temporelle se déploie dans la succession du temps.

- 2. La forme est close parce qu'elle est donnée dans la simultanéité ; la forme temporelle est ouverte et inachevée parce qu'elle suppose un déroulement temporel.

B. L'exemple de la mélodie. (p. 87).

- 1. La mélodie est une forme qui s'impose : "une mélodie est une figure sonore". Il s'agit d'une figure : elle est reconnaissable, identifiable.

- 2. Elle est une forme qui se détache sur un fond : "elle ne se mêle pas aux bruits de fond".

- 3. Elle n'est pas une somme de notes.

RM. On ne dit pas : "La cloche a sonné cinq fois une heures", - mais : "La cloche a sonné cinq heures".

C. En quoi la psychologie classique a raison. (p. 87 - 88).

La psychologie classique n'est pas une théorie rejetée absolument. Elle est vraie dans une certaine mesure.

- 1. Il s'agit d'une psychologie analytique : les éléments ont plus d'importance que le tout dans cette psychologie.

- 2. Il s'agit d'une conception tardive : "une attitude tardive", qui correspond à une attitude théorique, et ainsi à une attitude "exceptionnelle".

- 3. Spontanément et immédiatement, chacun perçoit des formes et non pas des éléments isolés.

RM. Le vocabulaire de MERLEAU - PONTY est ambigu : "structure" ; "ensemble" ; "configuration" ; "forme".

L'ensemble met l'accent sur la pluralité des éléments ; la structure insiste sur l'organisation comme sur les lois et les règles de l'organisation ; la configuration fait appel à la morphologie, - MERLEAU - PONTY évoquait la : "physionomie totale de la mélodie".


3. La communication des sens ou synesthésie. (p. 88).

MERLEAU - PONTY va contester la séparation des sens telle que le concevait la psychologie classique. Pourquoi contester cela ?

A. L'indépendance des sens. (p. 88).

Les sens délivreraient chacun des informations indépendantes les unes des autres.

- 1. Il s'agit d'un "préjugé", d'un "lieu commun", de ce qui est affirmé "à première vue". Ce n'est pas donc pas un jugement qui a été éprouvé.

- 2. Chaque sens est : "comme un monde sans communication avec les autres". Le sens de la vue est un monde de couleurs, de contours ; le monde de l'ouïe est un monde de sons graves et de sons aigus, de sons intenses ou de sons doux.

Deux problèmes :

RM. Le problème de MOLYNEUX : un l'aveugle - né recouvrant brusquement la vue reconnaîtrait - il les objets qu'il n'a fait que sentir jusque là ?

- 3.Exemple : "La lumière ou les couleurs …".

B. La synesthésie. (p. 88).

- 1. Un exemple dément la thèse de la psychologie classique : l'aveugle peut se représenter les couleurs par analogie avec les sons : "le rouge devait être quelque chose comme un coup de trompette".

- 2. Le phénomène est plus général : l'expérience de la mescaline (Cf. les encres de Chine de MICHAUX) ; la parole et les manières de parler ; l'art.

RM. Pourquoi ces associations ? N'y en - t - il pas d'autres possibles ?

RM. Que peut peindre le peintre d'un objet ?

C. Ce qu'est percevoir. (p. 88).

- 1. La perception n'est pas une somme.

- 2. Celui qui perçoit perçoit simultanément avec tous ses sens :

- 3. Ce qui est perçu est ainsi un et le même : "je saisis une structure unique de la chose". Est perçue non la chose mais une structure.


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