4. Rôle du sujet dans la perception. (p. 89 - 93).
MERLEAU - PONTY évoque la place du sujet après avoir traité de ses sens, de chacun d'eux isolément puis des sens ensemble. Il y a un progrès vers la totalité.
A. Le rôle du sujet dans la perception selon la psychologie classique. (p. 89 - 90).
La psychologie classique n'ignorait pas cette synesthésie. Mais :
La critique de MERLEAU - PONTY va s'appuyer sur des exemples :
- 1. DESCARTES et les questions de la perception. (p. 89).
La perception est un jugement qui va au - delà des apparences données.
- 2. Perception de l'invisible. (p. 89).
L'effectivement invisible est néanmoins posé comme existant : d'où vient cette opinion ?
Le visible est, en réalité, pensé.
Certaines faces sont déformées selon la perception perspective que j'en prends.
Il y a donc un écart entre ce que je dois voir par la nécessité de la position physique, et ce que je dis voir.
la perception n'est pas immédiate : elle est déjà élaborée par l'intelligence : "Je ne peux pas voir le cube selon sa définition géométrique, je ne puis que le penser".
le cube géométrique n'est jamais physiquement vu.
- 3. La perception du mouvement. (p. 89 - 90).
elles peuvent être interprétées de plusieurs manières : "capables de recevoir différentes interprétations".
Pourquoi alors cette perception prévaut - elle sur les autres ? pourquoi me semble - t - il que c'est l'autre train qui part et non pas le mien ?
- 4. Le déchiffrage. (p. 90).
Il faut donner telle unité à cet ensemble de perceptions qui pourrait en recevoir plusieurs. Cf. l'exemple de la devinette.
La perception fait appel à des activités cognitives.
Le problème de l'unité du champ perceptif est résolu par la constitution de la perception par l'intelligence.
B. Le rôle du sujet dans la perception selon la nouvelle psychologie. (p. 90 - 93).
MERLEAU - PONTY va s'opposer à cette conception de l'ancienne psychologie. Il refuse la notion de sensation.
Le rejet de la notion de sensation a deux conséquences :
- 1. Rejet de la notion de sensation. Première conséquence : indistinction signe - signification. (p. 90).
La couleur est mise en présence de l'objet lui - même : la perception met immédiatement en rapport avec l'objet. L'intervention de l'intelligence est ici inutile.
Le découpage est impossible entre la couleur et les contours de l'objet. La perception met immédiatement en présence de l'objet lui - même.
Décrire, c'est être dans l'objet décrit : "ces signes ne sauraient être décrits dans leur texture sensible la plus immédiate sans référence à l'objet qu'ils signifient". Les objets sensibles ne sont pas un texte ; ils ont une texture : ils ont une consistance et leur apparence offre une continuité.
- 2. Rejet de la notion de sensation. Première conséquence : indistinction sentir - juger. (p. 90 - 91).
Le savoir est sans pouvoir sur le contenu perceptif. Il ne peut ni agir sur lui, ni le rectifier "aucune analyse intellectuelle des apparences ne vous fera voir la vraie couleur des deux assiettes".
C'est le regard qui détermine l'apparence de l'objet, selon : "qu'il épouse ou adopte l'organisation du champ visuel". Le regard suit une organisation préexistante.
- 3. L'auto - organisation du champ visuel. (p. 91 - 93).
Cette organisation est indépendante des activités cognitives du sujet percevant : "non par l'opération de l'intelligence".
Cette organisation trouve dans le champ ses propres règles : "mais par la configuration même du champ" ; "Quand je perçois, je ne pense pas le monde, il s'organise devant moi".
La perception du mouvement. C'est le cas le plus difficile à résoudre : il semble requérir le travail de l'intelligence.
C'est notre corps et notre attention qui sont les centres perspectifs selon lesquels l'illusion apparaîtra : "mais selon la manière dont nous nous fixons dans le monde et selon la situation que notre corps y assume". Nous habitons l'espace et c'est depuis cet espace que nous occupons que l'espace se découvre pour nous.
Ce choix d'habiter l'espace est un arrimage : "je jette l'ancre". Mon choix d'être dans cet espace m'impose de le voir comme je le vois : les nuages se déplacent si j'habite dans l'espace où le clocher est l'objet de ma vue ; le clocher se déplace si mon corps, c'est - à - dire : ma vue, habite les nuages.
- 4. Conclusion. (p. 93). MERLEAU - PONTY s'en prend à la conception intellectualiste de la psychologie classique.
5. Autrui. (p. 93 - 96).
MERLEAU - PONTY poursuit le mouvement d'extension depuis les sens jusqu'au sujet percevant par la considération de l'autre sujet percevant et de l'autre objet de ma perception : autrui. Autrui est l'autre qui perçoit et l'autre que je perçois.
A. La représentation classique d'autrui. (p. 93).
- 1. La psychologie classique accepte deux distinctions et leurs conséquences.
- 2. Les expressions de la vie de l'âme sont des : "faits psychiques".
- 3. L'introspection livrerait le sens des "faits psychiques" ; l'observation donnerait : "les signes corporels de la colère ou de la peur".
Il y a solution de continuité entre l'intérieur et l'extérieur et cette solution de continuité est abolie par cette méthode sans que la légitimité en soit établie.
B. Les objections. (p. 93 - 94).
Elles ne manquent pas.
- 1. L'introspection est une connaissance vide : "l'introspection, en réalité ne me donne presque rien".
- 2. La compréhension de mon sentiment exige une autre démarche.
- 3. Les jeunes enfants ne peuvent pas procéder par analogie pour comprendre les autres.
C. Les thèses de la nouvelle psychologie. (p. 94 - 96).
- 1. La notion de "faits psychiques" n'a pas de légitimité.
- 2. Ce sont des comportements.
L'introspection s'en tient à l'intérieur, c'est - à - dire à du qualitatif et ainsi à de l'indicible.
Pour SARTRE (1905 - 1980), l'émotion est une attitude magique : elle est une action substitutive de l'action réelle.
- 3. Les leçons sur la compréhension du comportement d'autrui s'ensuivent.
Autrui n'est pas une réalité mystérieuse : "le monde lisible de notre attitude extérieure", et inatteignable : "autrui m'est donné avec évidence comme comportement".
Autrui est compréhensible directement et sans interprétation aucune.
les rapprochements : écriture, peinture.
Le mot et le sens du mot ne sont ni étrangers ni extérieurs l'un à l'autre : "le mot et la pensée qu'il désigne ne doivent pas être considérés comme deux termes extérieurs et le mot porte sa signification comme le corps est l'incarnation d'un comportement".
Conclusion. L'homme selon la nouvelle psychologie est :