"Connais - toi toi -
même"
Commentant un poème de SIMONIDE, SOCRATE
raconte, dans le
Protagoras,
comment les Sept Sages de la GRECE se réunirent et
déposèrent dans le temple de DELPHES, en offrande
à APOLLON, les prémices de leur sagesse
consignées dans des
formules1.
La plus célèbre d'entre ces formules est l'inscription
votive : "Connais - toi toi -
même"2
. Vraie ou fausse, l'anecdote mérite
considération. Bien qu'elle figure dans un temple, la
sentence serait le fruit de la sagesse humaine, de la collaboration
des esprits les plus éminents que comptait la GRECE. Elle est
une offrande, elle a donc du prix. Elle délivre un message
pour tous les hommes. Elaborée par les hommes, la sentence
figure cependant dans un temple : en elle, se dépose un savoir
humain ; par elle, une invitation divine est adressée. Fruit
de la sagesse de certains hommes, elle appelle les hommes à
une certaine sagesse et à un certain savoir : un savoir de soi
- même, un savoir sur soi - même. Cette origine explique
l'étrangeté du propos. La majesté du DIEU
réclamait une tournure
énigmatique3
, cependant que l'importance du message laisse espérer un
déchiffrage. Un sens divin, mais accessible, à l'homme
est dispensé.
Quelle est l'utilité de ce précepte
s'il demeure obscur et quelle en est sa nécessité
puisque chacun est en position de se connaître et cela
immédiatement ?
Que chacun se connaisse, cela semble une
évidence. A chaque réveil, chacun sait aussitôt
qui il est. Il suffit de prononcer ces paroles :
"Connais - toi toi -
même" pour qu'aussitôt nous
sachions ce qu'il nous est demandé de connaître, dit S.
AUGUSTIN4
.
Chacun se connaît de manière
immédiate. Alors à quoi bon cet appel ? L'oracle
nous demande de passer du sentiment de son existence à la
conscience de son existence. Evoquant ses dérives en bateau
sur le lac de BIENNE
(5ème
Rêverie), ROUSSEAU décrit ce contentement qui efface
toutes les impressions extérieures au profit du seul sentiment
de son
existence5
. Pour sentir son existence, la conscience du monde extérieur
doit
disparaître6
. Ce sentiment de soi procure le plus grand des plaisirs. Mais il
s'agit davantage d'une extase, d'une sortie hors de la conscience du
monde, - et peut - être hors de la conscience de soi. L'oracle
incite à passer de ce sentiment de soi à la conscience
de soi. L'étymologie l'indique :
cum -
scire, le mot implique un redoublement : ce
que je sais et que je sais que je le sais. La conscience est une
connaissance, mais une connaissance d'une telle sorte que je ne peux
pas en rendre compte. Je peux rendre raison de tout ce que je sais
par des démonstrations en mathématiques, par les livres
ou les documents pour l'histoire, par l'appel à
l'expérience commune pour les sensations. Mais que j'existe,
cela ne peut qu'être éprouvé sans jamais
être partagé : moi seul, je sais que j'existe, et cela
de l'intérieur. Cette conscience est donc une
intuition. C'est pour cela qu'elle est immédiate. Ni les
raisonnements, ni les témoignages ne suffisent. Je me connais
par intuition, par coïncidence immédiate. Telle est
l'expérience du
cogito
de DESCARTES (Méd.
Mét. II). Première des
certitudes découvertes, certitude fondamentale et fondatrice
des autres savoirs, le "Je pense, je suis" se livre dans une
intuition7
. Pourtant cette conscience de soi ne fait pas connaître grand
chose : que suis- je
donc ?8
"Connais -
toi toi - même" appellerait à une
connaissance de soi qui ne se résume pas à une prise de
conscience. Il s'agit d'édifier un certain savoir sur sa
nature ou sur son essence et non pas simplement s'en tenir au constat
d'une existence. Mais cette entreprise de connaissance de soi se
heurte à bien des obstacles contre lesquels l'oracle nous met
en garde : connais - toi certes, mais par toi - même. Aussi
DESCARTES entreprend - il de se défaire des opinions et des
fausses connaissances et de retrancher le faux afin d'atteindre le
fond de sa
nature9
. Il distingue deux sortes d'attributs de
l'homme : ceux qui relèvent du corps et qui occupent de
l'étendue10
, ceux qui relèvent de la pensée et qui m'appartiennent
en
propre11
. DESCARTES identifie donc conscience et
pensée12
. Or qu'y a - t - il dans la pensée sinon des
opérations13 ?
Cette connaissance de soi ne fait pas connaître autre chose
qu'une substance abstraite. Ainsi PASCAL entreprend - il de
retrancher une à une les qualités attachées au
moi : la beauté, la mémoire, le jugement. Aucune ne
résiste au cours du temps et cependant nous demeurons. Seule
subsisterait une substance abstraite qui ne saurait nous identifier
(Pensées.
B.
323)14
. Le précepte delphique ne nous invite pas à poser
cette tautologie : "Moi = Moi". Il faut se connaître et quelque
chose doit correspondre à cette connaissance.
Se connaître demande que nous allions au
delà du regard que les autres portent sur nous, au delà
du regard que nous portons sur nous - mêmes. L'oracle exhorte
chacun à chercher au delà du personnage social la
personne qu'il est. La société
généralement aurait dépouillé l'homme de
son identité vraie. Il lui faut la
reconquérir. Ainsi, ROUSSEAU dépeint - il la
nature de l'homme de l'homme perdue et recouverte sous les apports de
la
civilisation15
. Davantage, les attitudes individuelles se dépersonnalisent
sous le regard de l'autre : autrui me regard comme un objet parmi le
monde des objets. Ce qui fait de moi un sujet ne saurait être
aperçu de l'extérieur. Selon SARTRE, autrui est
celui par qui je saisis en même temps mon
"objectité"16
et la subjectivité de celui qui me
regarde17
. Chacun joue le personnage que la société
réclame de lui comme le garçon de café que
décrit l'Etre et le néant joue à être
garçon de
café18
. Se connaître, ce serait connaître comme personne dans
ce que chacun a d'unique et
d'irréductible19
.
La description de SOCRATE par ALCIBIADE illustre
à merveille le précepte de l'oracle. SOCRATE est un
Silène : derrière l'apparence, derrière le
personnage, se cache la
personne20
. Or SOCRATE se connaît comme personne et comme peu de
personnes se connaissent. Mais d'où viennent les
difficultés rencontrées à se
connaître ?
Les paroles de l'oracle n'auraient guère de
raisons d'être si vraiment il était si facile à
chacun de se connaître. Plusieurs obstacles s'opposent à
l'accomplissement de cette parole oraculaire.
Des difficultés de fond mettent en
péril l'entreprise d'une connaissance de soi par soi. Ces
difficultés contestent l'unité de l'identité du
sujet ; elles dédoublent le moi et elles jettent pour ainsi
dire un voile entre les deux moitiés du moi ainsi
divisées. DESCARTES identifie conscience et pensée mis
cette identité a été remise en cause. Mais tout
ce qui est dans la pensée n'entre pas pour autant dans la
conscience. Le psychisme ne coïncide pas avec la conscience.
LEIBNIZ évoque les intermittences de la
conscience21
: si le moi cesse avec la conscience l'existence d'un inconscient
remet en cause en même temps que son identité
l'existence du moi. Tel est le reproche adressé aux
Cartésiens22
qui n'ont pas su distinguer la perception de l'aperception. Au
sortir d'un évanouissement ou au sortir du sommeil, nous nous
apercevons de ce qui nous entoure parce que durant son intermittence
la conscience continuait néanmoins de
percevoir23
, - cela en vertu du principe que la nature ne fait pas de
sauts24
. FREUD développera la thèse d'un inconscient psychique
dynamique25
: l'inconscient est le fait et l'effet d'un refoulement constant,
automatique et lui même
inconscient26
. Tout ce qui est en nous ne sous est pas pour autant connu. Le moi
n'occuperait qu'une faible partie du
psychisme27
. Le ça, la partie cachée et la plus profonde,
contiendrait cependant la vérité sur ce que nous
sommes28
. D'autre part, il entre dans le regard que chacun porte sur soi ce
que SARTRE nomme mauvaise foi : je me cache à moi - même
la vérité que je sais sur moi -
même29
. Enfin, notre nature est peut - être double selon les
exigences que nous devons satisfaire. BERGSON distinguera deux
aspects du
moi30
: un moi profond qui se déploie dans la durée ; un moi
social dont les états de conscience sont dissociés,
identifiés et
spatialisés31
. Ce moi spatialisé répond plus commodément aux
attentes de la
société32
qui exige de chacun une plus grande disponibilité pour
l'action33
. L'art du romancier consiste à découvrir cette
dualité du
moi34
.
Un autre obstacle, de méthode celui - ci,
s'oppose à la connaissance de soi. La connaissance de soi peut
être soit immédiate soit médiate. Or la
connaissance immédiate de soi se heurte à un
problème de méthode. Manque de lucidité, de
transparence, de détachement, l'introspection rencontre vite
ses limites. Auguste COMTE récuse l'emploi de cette
méthode
absurde35
qui voudrait que l'on se plaçât
à la fenêtre pour pouvoir s'observer passer dans la rue
: nul ne peut être à la fois sujet et objet de la
connaissance36
; les conditions de l'observation scientifique s'opposent à
toute conduite passionnée que l'on souhaiterait cependant
examiner par le biais de
l'introspection37
. En l'absence d'une connaissance
immédiate de soi, il faudra recourir à des
intermédiaires. Ainsi
DESCARTES38
et
MONTAIGNE39
, par exemple, recommandent - ils le voyage : chacun
s'éprouverait dans les diverses circonstances de la vie et
mesurerait son originalité par la comparaison avec d'autres
hommes. L'objet façonné par le travail humain offre une
médiation pour la connaissance de soi : l'objet porte la
marque de l'ouvrier qui peut retrouver dans la matière la
trace de son habileté et de son savoir faire. Cette
médiation est d'autant plus précieuse que l'objet reste
en dehors de l'homme. L'homme peut se contempler à distance et
dans le recul de l'objet, - tel est le but que HEGEL assigne à
l'oeuvre
d'art40
. Enfin, l'écriture ouvre
à l'homme une nouvelle voie pour se connaître. Les
journaux intimes, les récits autobiographiques font le
récit d'une vie, d'un moi. Pourtant, ces trois moyens ne
suffisent pas : les voyages font connaître nos
réactions, nos coutumes ; la connaissance sur nous -
mêmes qu'ils délivrent est à la merci du hasard
et de la bonne fortune. Ils n'ont rien que d'accidentel. L'objet
oeuvré peut être industrialisé sans être la
marque de la personnalité voire de l'individualité :
les machines se substituent à l'homme ; le mode capitaliste de
production entraîne ce que MARX appelle
l'aliénation41
. Quant à l'écriture, elle transforme le moi qui
écrit : elle prend la forme d'un récit qui dispose
selon un autre ordre ce qui a eu lieu ; l'artifice de
l'écriture romanesque peut tuer la sincérité. La
sincérité peut ne pas trouver les mots pour se dire.
Selon BERGSON, le langage est en effet commun or le moi est unique ;
les mots désignent généralement or ce que je
ressens est singulier. Enfin extérioriser par les mots
c'est tuer la vie affective toujours
mobile42
. Le moi dispose pas de méthode pour se connaître
immédiatement ou médiatement. La raison doit en
être radicalement cherchée : le moi n'a peut -
être pas de nature fixe.
Il n'existe peut - être rien de tel qu'un
moi constitué ou connaissable. Dans
Par delà bien et mal
(I, § 17), NIETZSCHE dénonce
dans le
cogito
cartésien une illusion et une confusion grammaticale. Il
récuse l'existence d'une substance qui serait la cause d'une
activité ; cela procède d'une interprétation du
monde qui sépare au sein des activités les causes d'un
côté et les effets de l'autre. Ce découpage
correspondrait à la syntaxe qui sépare les noms et les
verbes43
. Une pensée se présente quand elle veut et non pas
quand "je" le
veux44
. KANT dénie la possibilité
d'une connaissance rationnelle du moi. La science qui
s'intéresserait au moi indépendamment de toute
expérience (de plaisir ou de douleur par exemple) est la
psychologie rationnelle ; elle s'intéresse au moi
pur45
. Or en considérant ce "moi", rien n'est connu ni pensé
sinon par ses
prédicats46
. Il y a donc un cercle perpétuel : pour connaître le
moi, le moi est nécessaire. Mais le moi ne désigne que
la forme pure de la
représentation47
. Ainsi défini, le moi ne peut pas être connu parce
qu'il est la condition formelle et a priori de toute connaissance. On
fait du moi une substance alors qu'il n'est que la condition
nécessaire de la connaissance.
L'appel de l'oracle de DELPHES ne saurait
être suivi si le moi n'est ni simple ni transparent à
lui - même, si les méthodes de sa connaissance
découvrent leurs faiblesses, si le moi n'est que la forme qui
accompagne toutes nos pensées. Aussi bien faut - il en revenir
à la situation de l'oracle : il adresse un appel et il exprime
une difficile sagesse.
La formule est un oracle ; elle demande un effort
supplémentaire de lecture.
"Connais - toi toi -
même" énonce le principe d'une
anthropologie philosophique par laquelle l'homme se connaît en
tant qu'homme et le principe d'une sagesse où l'homme est
amené à dominer, après connaissance de sa place
dans l'univers, les tendances qui le déporteraient hors de sa
condition.
Il faut laisser le soin au texte platonicien de
commenter la formule qu'il rapporte. Se connaître, c'est
connaître ce qui nous identifie en tant qu'homme, qui nous
sépare des bêtes comme des éléments
inanimés. Se connaître, c'est se connaître en tant
que dépositaire d'une âme. La conséquence
s'ensuit : se connaître invite à prendre soin de son
âme48
. Se connaître, c'est prendre soin de
soi49
. Michel FOUCAULT a entrepris l'histoire de ce thème que
l'antiquité a largement
développé50
. Celui qui se méconnaît encourt plus d'un péril
: la méchanceté ; l'impureté ; la
démesure. Celui qui se méconnaît ne saura pas
conduire sa vie : il fera non pas ce qu'il doit mais ce qu'il croit
devoir. La célèbre formule socratique : "Nul n'est
méchant volontairement" se comprend aussi dans cette
perspective morale qui fait de la connaissance la condition de
l'action bonne, en mettant la volonté dans le droit fil de la
raison. Ainsi, l'anneau de GYGES
(Rép. II,
39 c sq) illustre la faiblesse de l'homme qui se
méconnaît et laisse aller leur train les désirs
concupiscents. Le deuxième danger devant lequel succombera ce
lui qui se méconnaît est l'impureté. Le sage qui
sait que sa nature c'est son âme en prend soin : il
sépare son âme des tendances
corporelles51
; à l'instar de SOCRATE, il écoute la voix de sa raison
divinisée52
. D'où l'antienne : bien vivre, c'est apprendre à
mourir53
. Le philosophe meurt de son vivant à son
corps54
. Il gagne ainsi une indépendance
souveraine ; le corps le contraignant à suivre ses
appétits sans cesse renouvelés selon l'image du sac de
peau
(Rép. IX,
588 b - 589
a55
).
L'hubris
enfin est le dernier péril : qui se méconnaît ne
saura pas les limites de sa condition. Et la tradition grecque
ajoute : "Rien de trop" à la formule delphique. L'homme ne
doit pas se prendre pour un autre, pour un dieu. Les légendes
et les mythes abondent où l'homme est châtié par
son désir de s'élever à une condition qui n'est
pas la sienne.
La sagesse antique ne sépare pas la
connaissance de soi de celle du monde. Elle ne met pas à part
la physique et la morale, comme le montre le texte de DIOGENE LAERCE
reprenant les comparaisons stoïciennes
(DL. VII,
40)56
. Se connaître, c'est donc connaître sa place dans la
nature pour mieux la tenir. Ainsi, et paradoxalement, être
soi - même pour un stoïcien sera jouer le personnage que
la divinité a composé pour nous. Etre une personne,
c'est être une personne : porter le masque de l'acteur pour
tenir son rôle. Les Stoïciens attribuent au Destin le
rôle de la divinité dispensatrice des rôles. Etre
soi - même consiste à bien jouer le personnage que le
Destin nous a
assigné57
. Ainsi se connaître ce serait
connaître la place qui nous a été
réservée. La formule de l'oracle ne doit donc pas
être comprise statiquement ; elle appelle à une
réalisation de soi. La connaissance de soi est pratique. "Sois
tel que tu as appris à te connaître" (PINDARE.
Pyth.
II,
131)58
.
Enfin, l'oracle delphique annonce une relation
nouvelle de l'homme à son savoir. L'homme qui avait pris
pour objet d'étude exclusif le éléments
extérieurs (les astres, les nombres) est invité
à se prendre comme objet d'étude. XENOPHON souligne
l'originalité de SOCRATE dont l'enseignement délaisse
la nature de l'univers, inaccessible à
l'homme59
, pour se porter tout entier sur
l'homme60
. La mention de l'oracle de DELPHES dans le
texte platonicien Protagoras n'a rien d'accidentel. Le sophiste
PROTAGORAS défendait cette thèse qui connaîtra
une grande fortune à la Renaissance en inspirant le courant
humaniste : l'homme est la mesure de toute
chose61
. Se connaître comme homme, se prendre pour objet
d'étude, - cela résume tout le programme kantien de la
philosophie62
. Toutes les connaissances qu'il peut acquérir doivent se
rapporter à l'homme parce qu'il est la seule créature
capable de se penser et de se traiter en tant que
genre63
.
Rien n'illustre mieux la recommandation de
l'oracle delphique que la tragédie de SOPHOCLE
consacrée au fils de LAIOS. OEDIPE le déchiffreur
d'énigme64
("N'excelles - tu pas à débrouiller les
énigmes ?" lui rétorque
TIRESIAS65
), celui qui sait ce qu'est l'homme, ignore cependant qui il est.
L'oracle demande que chacun soit à lui - même l'objet de
son étude et l'objet de toute sa sollicitude. Chacun doit
être pour soi - même l'objet de sa
réalisation.
- Cf. : "Au nombre de ces hommes
étaient Thalès de Milet, Pittacos de
Mytilène, Bias de Pryène, notre Solon,
Cléobule de Lindos, Myson de Khênè, et le
septième d'entre eux, disait - on, Chilon de
Lacédémone. Tous, ils étaient des
zélateurs, des amoureux, des disciples de la culture
lacédémonienne ; et, que leur sagesse ait
été de même sorte, ce qui le ferait
comprendre, ce sont les courtes et mémorables sentences
formulées par chacun d'eux et dont, au cours d'une commune
réunion, ils vinrent faire offrande à Apollon, comme
des prémices de leur sagesse, dans son temple de Delphes,
avec ces inscriptions universellement célèbres :
"Connais - toi toi - même" et "Rien de trop"",
Ptg. 342 e in
PLATON (1950, I), p. 119.
- Cf. : "(...) je [Critias]
me range au côté de celui qui a mis, dans le
sanctuaire de Delphes, une inscription votive en ce sens",
Ch. 164 e in
PLATON (1950, I), p. 269.
- Cf. : "(...) en sa qualité
de devin, il le dit justement sous une forme plutôt
énigmatique (...)", Ch. 164 e
in PLATON (1950, I), p. 269.
- Cf. : "Mais lorsqu'on dit
à l'âme : "Connais - toi toi - même",
dès l'instant qu'elle comprend ces paroles "toi -
même", elle se connaît ; cela, pour la simple raison
qu'elle est présente à elle - même", S.
AUGUSTIN. Trinité. IX. 12
in DURING (1997), p. 73.
- Cf. : "Le flux et le reflux de
cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles
frappant sans relâche mon oreille et mes yeux,
suppléaient aux mouvements internes que la rêverie
éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec
plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser",
ROUSSEAU (1964), p. 100.
- Cf. : "De quoi jouit - on dans
une pareille situation ? De rien d'extérieur à
soi, de rien sinon de soi - même et de sa propre existence,
tant que cet état dure on se suffit à soi -
même comme Dieu", ROUSSEAU (1964),
p. 102.
- Cf. : "De sorte qu'après y
avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné
toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que
cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement
vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la
conçois dans mon esprit", DESCARTES (1953),
p. 275.
- Cf. : "Mais qu'est - ce donc que
je suis ?"; DESCARTES (1953), p. 278.
- Cf. : "C'est pourquoi je
considérerai derechef ce que je croyais être avant
que j'entrasse dans ces dernières pensées ; et de
mes anciennes opinions je retrancherai tout ce qui peut être
combattu par les raisons que j'ai tantôt
alléguées, en sorte qu'il ne demeure
précisément rien que est entièrement
indubitable", DESCARTES (1953), p. 275.
- Cf. : "Par le corps, j'entends
tout ce qui peut être terminé par quelque figure ;
qui peut être compris en quelque lieu, et remplir un espace
en telle sorte que tout autre corps en soit exclu (...)",
DESCARTES (1953), p. 276.
- Cf. : "Un autre est de penser ;
et je trouve ici que la pensée est un attribut qui
m'appartient : elle seule ne peut être
détachée de moi. Je suis, j'existe : cela est
certain (...)", DESCARTES (1953), p. 277.
- Cf. : "Par le nom de
pensée, je comprends tout ce qui est tellement en nous, que
nous en sommes immédiatement connaissants", DESCARTES.
Méd. mét. Raisons ...
in DESCARTES (1979), p. 259. Définitions,
I.
- Cf. : "Mais qu'est - ce donc que
je suis ? Une chose qui pense. Qu'est - ce qu'une chose qui
pense ? C'est - à - dire une chose qui doute, qui
conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas,
qui imagine aussi, et qui sent", DESCARTES (1953),
p. 278.
- Cf. : "Et si on m'aime pour mon
jugement, pour ma mémoire, m'aime - t - on moi ? Non,
car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi -
même. Où donc est ce moi, s'il n'est ni dans le corps
ni dans l'âme ? et comment aimer le corps ou
l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce
qui fait le moi, puisqu'elles sont périssables ? car
aimerait - on la substance de l'âme d'une personne,
abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ?
Cela ne se peut, et serait injuste", PASCAL (1976),
p. 141.
- Cf. : "Semblable à la
statue de Glaucus que le temps, la mer et les orages avaient
tellement défigurée qu'elle ressemblait moins
à dieu qu'à une bête féroce,
l'âme humaine altérée au sein de la
société par mille causes sans cesse renaissantes,
par l'acquisition d'une multitude de connaissance et d'erreurs,
par les changements arrivés à la constitution des
corps, et par le choc continuel des passions a, pour ainsi dire,
changé d'apparence au point d'être presque
méconnaissable (...)", ROUSSEAU (1971),
p. 150.
- Cf. : "Ainsi autrui est d'abord
pour moi l'être pour qui je suis objet, c'est - à -
dire l'être par qui je gagne mon objectité",
SARTRE (1943), p. 317.
- Cf. : "Et dans l'épreuve
du regard, en m'éprouvant comme objectité non
révélée, j'éprouve directement et avec
mon être l'insaisissable subjectivité d'autrui",
SARTRE (1943), p. 317.
- Cf. : "(...) le garçon de
café joue avec sa condition pour la réaliser",
SARTRE (1943), p. 95.
- Cf. : "Le mot de personne emporte
un être pensant et intelligent, capable de raison et de
réflexion, qui se peut considérer soi - même
comme le même, comme une même chose qui pense en
différents temps et en différents lieux ; ce qu'il
fait uniquement par le sentiment qu'il a de ses propres actions",
LEIBNIZ. Nvx Es. II, XXVII,
§ 9 in LEIBNIZ (1966), p. 200.
- Cf. : "C'est ainsi que, je le
déclare, il ressemble on ne peut plus à ces
Silènes que les sculpteurs exposent dans leurs ateliers,
dans la bouche desquels ces artistes mettent un pipeau ou une
flûte, et qui, si on les ouvre par le milieu, montrent dans
leur intérieur des figurines des Dieux",
PLATON. Bq. 215 a - b in
PLATON (1950, I), p. 753.
- Cf. : "Car nous
expérimentons en nous - mêmes un état,
où nous ne nous souvenons de rien et n'avons aucune
perception distinguée ; comme lorsque nous tombons en
défaillance, ou quand nous sommes accablés d'un
profond sommeil sans aucun songe", LEIBNIZ.
Monado. § 20 in
LEIBNITZ (1880), p. 152.
- Cf. : "(...) les
Cartésiens ont fort manqué, ayant compté pour
rien les perceptions dont on ne s'aperçoit pas", LEIBNIZ.
Monado. § 14 in
LEIBNITZ (1880), p. 147.
- Cf. : "Donc, puisque
réveillé de l'étourdissement on
s'aperçoit de ses perceptions, il faut bien qu'on en ait eu
immédiatement auparavant, quoiqu'on ne s'en soit point
aperçu ; car une perception ne saurait venir naturellement
que d'une autre perception, comme un mouvement ne peut venir
naturellement que d'un mouvement", LEIBNIZ.
Monado. § 23 in
LEIBNITZ (1880), p. 153.
- Cf. : "Rien ne se fait d'un coup,
et c'est l'une de mes grandes maximes et des plus
vérifiées que la nature ne fait jamais de sauts
(...)", LEIBNIZ. Nvx Es.
Préface in LEIBNIZ (1966), p. 40.
- Cf. : "La plus ancienne, la
meilleure signification du mot "inconscient" est la signification
descriptive ; nous qualifions d'inconscient tout processus
psychique dont l'existence nous est démontrée par
ses manifestations, mais dont, par ailleurs, nous ignorons tout,
bien qu'il se déroule en lui. Nous sommes vis - à -
vis de lui comme devant le phénomène psychique qui
s'accomplit chez notre prochain", FREUD. Nouvelles
conférences... in
DREYFUS (1971), p. 25.
- Cf. : "Inconscient est le concept
le plus général, refoulé le plus
particulier. Tout ce qui est refoulé est inconscient,
mais nos ne pouvons affirmer que tout ce qui est inconscient soit
refoulé", FREUD.Gradiva ... in
DREYFUS (1971), p. 30 - 31.
- Cf. : "Le "moi" serait la couche,
modifiée par l'influence du monde extérieur, de la
réalité, de l'appareil psychique, du "ça"",
FREUD. Psychanalyse et
médecine in DREYFUS (1971),
p. 158.
- Cf. : "[Le ça] est
la partie obscure, impénétrable de notre
personnalité, et le peu que nous en savons, nous l'avons
appris en étudiant l'élaboration du rêve et la
formation du symptôme névrotique", FREUD.
Nouvelles conférences... in
DREYFUS (1971), p. 160.
- Cf. : "(...) celui à qui
on ment et celui qui ment sont une seule et même personne,
ce qui signifie que je dois savoir en tant que trompeur la
vérité qui m'est masquée en tant que je suis
trompé", SARTRE (1943), p. 84.
- Cf. : "(...) la vie sociale se
présente sous un double aspect, selon qu'on
l'aperçoit directement ou par réfraction à
travers l'espace", BERGSON (1985 b),
p. 102.
- Cf. : "Ainsi se forme un second
moi qui recouvre le premier, un moi dont l'existence a des moments
distincts, dont les états se détachent les uns des
autres et s'expriment, sans peine par des mots",
BERGSON (1985 b), p. 103.
- Cf. : "(...) le moi ainsi
réfracté, et par là même
subdivisé, se prête mieux aux exigences de la vie
sociale en général et du langage en particulier,
elle le préfère, et perd peu à peu de vue le
moi fondamental", BERGSON (1985 b),
p. 96.
- Cf. : "Une vie intérieure
aux moments bien distincts, aux états nettement
caractérisés, répondra mieux aux exigences de
la vie sociale", BERGSON (1985 b),
p. 103.
- Cf. BERGSON (1985 b),
p. 99.
- Cf. : "Cette méthode est
donc radicalement nulle dans son principe", COMTE.
1ère Leçon in
COMTE (1989), p. 45.
- Cf. : "L'individu pensant ne
saurait se partager en deux, dont l'un raisonnerait, tandis que
l'autre regarderait raisonner", COMTE. 1ère
Leçon in COMTE (1989),
p. 45.
- Cf. : "(...) tout état de
passion très prononcé, c'est - à - dire
précisément celui qu'il serait le plus essentiel
d'examiner est nécessairement incompatible avec
l'état d'observation", COMTE. 1ère
Leçon in COMTE (1989),
p. 45.
- Cf. : "C'est pourquoi,
sitôt que l'âge me permit de sortir de la
sujétion de mes précepteurs, je quittai
entièrement l'étude des lettres. Et me
résolvant de ne chercher plus d'autre science, que celle
qui se pourrait trouver en moi - même, ou bien dans le grand
livre du monde, j'employai le reste de ma jeunesse à
voyager, à voir des cours et des armées, à
fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions,
à recueillir diverses expériences, à
m'éprouver moi - même dans les rencontres que la
fortune me proposait, et partout à faire telle
réflexion sur les choses qui se présentent, que j'en
pusse tirer quelque profit", DESCARTES (1976), p. 9,
l. 17 - 28.
- Cf. : "Ce grand monde (...) c'est
le miroir où il nous faut pour nous connaître de bon
biais. Somme, je veux que ce soit le livre de mon écolier",
MONTAIGNE. Essais. Livre I, chapitre
XXVI, "De l'institution des enfants" in MONTAIGNE (1965),
p. 234.
- Cf. : "A travers les objets
extérieurs, il cherche à se retrouver lui -
même", HEGEL. Esth. in
HEGEL (1979, I), p. 61.
- Cf. : "L'ouvrier place sa vie
dans l'objet. Mais alors celle - ci ne lui appartient plus, elle
appartient à l'objet. Plus cette activité est
grande, plus l'ouvrier est privé d'objets. Il n'est pas ce
qu'il produit par son travail. Plus ce produit gagne en substance,
moins l'ouvrier est lui - même. L'aliénation de
l'ouvrier dans son produit signifie non seulement que son travail
devient un objet, une réalité extérieure,
mais que son travail existe en dehors de lui,
indépendamment de lui, étranger à lui, et
devient une puissance autonome face à lui, et devient une
puissance autonome face à lui, que la vie qu'il a
prêtée à l'objet s'oppose à lui,
hostile et étrangère", MARX. Manuscrits de
1844. I in MARX (1996), p. 109 -
110.
- Cf. : "(...) le mot aux contours
bien arrêtés, le mot brutal, qui emmagasine ce qu'il
y a de stable, de commun et par conséquent d'impersonnel
dans les impressions de l'humanité, écrase ou tout
au moins recouvre les impressions délicates et fugitives de
notre conscience individuelle. Pour lutter à armes
égales, celles - ci devraient s'exprimer par des mots
précis ; mais ces mots, à peine formés, se
retourneraient contre la sensation qui leur donna naissance, et
inventés pour témoigner que la sensation est
instable, ils lui imposeraient leur propre stabilité",
BERGSON (1985 b), p. 98.
- Cf. : "En cette matière,
nous raisonnons d'après la routine grammaticale : "Penser
est une action, toute action suppose un sujet qui l'accomplit, par
conséquent..."", NIETZSCHE.
PBM. I, § 17 in
NIETZSCHE (1971 b), p. 30 - 31.
- Cf. : "(...) une pensée se
présente quand "elle" veut, et non pas quand "je" veux ; de
sorte que c'est falsifier la réalité que de dire :
le sujet "je" est la condition du prédicat "pense". Quelque
chose pense, mais que ce quelque chose soit justement l'antique et
fameux "je", voilà pour nous exprimer avec
modération, une simple hypothèse, une assertion, en
tout cas pas une "certitude immédiate". En
définitive, ce "quelque chose pense" affirme
déjà trop ; ce "quelque chose" contient
déjà une interprétation du processus et
n'appartient pas au processus lui - même"; NIETZSCHE.
PBM. I, § 17 in
NIETZSCHE (1971 b), p. 30.
- Cf. : "Je pense est donc le texte
unique de la psychologie rationnelle, celui d'où elle doit
tirer toute sa science", KANT (1975),
p. 279.
- Cf. : "Par ce "moi", par cet "il"
ou par cette chose (das Ding), qui pense, on ne se
représente rien de plus qu'un sujet transcendantal des
pensées = X, et ce n'est que par les pensées qui
sont ses prédicats, que nous connaissons ce sujet, dont
nous ne pouvons jamais avoir, séparément, le moindre
concept (...)", KANT (1975), p. 281.
- Cf. : "(...) nous tournons donc
ici dans un cercle perpétuel, puisque nous sommes toujours
obligés de nous servir d'abord de la représentation
du moi pour porter sur lui quelque jugement ; et c'est là
un inconvénient qui en est inséparable, puisque la
conscience, en soi, est moins une représentation qui
distingue un objet (Object) particulier, qu'une forme del a
représentation en général, en tant qu'elle
doit recevoir le nom de connaissance ; car c'est de la
représentation seule que je puis dire que je pense par elle
quelque chose", KANT (1975), p. 281.
- Cf. : "Or se connaître soi
- même, nous étions d'accord que c'est là ce
qui constitue la sagesse morale ?",
PLATON. Alc. 133 c in
PLATON (1950, I), p. 247.
- Cf. : "- SOCR. : Mais est -
ce justement chose facile de se connaître soi -
même ? et était - ce un pauvre sire, celui qui a
été consacrer cette maxime au sanctuaire d'Apollon
Pythien ? N'est - ce pas une chose difficile, et qui n'est
pas à la portée de tout le monde ? - ALCIB. :
Maintes fois, Socrate, j'ai jugé qu'elle l'était,
mais maintes fois aussi que la difficulté en était
extrême ! - SOCR. : Il n'en est pas moins vrai
pourtant, Alcibiade, que la chose, facile ou difficile, se
présente à nous de la façon que voici :
connaissant cela, vraisemblablement connaîtrions - nous la
façon d'avoir soin de nous - mêmes ; mais jamais nous
ne la connaîtrions si, cela, nous l'ignorions. - ALCIB. :
C'est exact. (b) - SOCR. : Voyons maintenant ! Cette
même chose, de quelle façon pourrait - elle
découverte ce que nous pouvons bien être nous -
mêmes, tandis que nous en serions sans doute incapables, si
nous étions encore dans l'ignorance de cette chose. -
ALCIB. : Ce que tu dis là est juste !",
PLATON. Alc. 129 a - b in
PLATON (1950, I), p. 240 - 241.
- Cf. FOUCAULT. Histoire de
la sexualité. III. Le souci de
soi. Ch. 2. "La culture de soi" in
FOUCAULT (1984 b), p. 55 - 94.
- Cf. : "Mais une purification,
n'est - ce pas, en fait, ce qui justement est de longue date
contenu dans la tradition ? mettre le plus possible
l'âme à part du corps et accoutumer celle - ci,
étant elle - même par elle - même, à se
recueillir, à se ramasser en partant de tous les points du
corps, à vivre, autant qu'elle peut, aussi bien dans le
présent actuel que dans la suite, isolée et par elle
- même, délivrée de son corps comme si pour
elle c'était des liens ?",
PLATON. Phn. 67 c - d in
PLATON (1950, I), p. 779.
- Cf. : "(...) c'est une voix qui
se fait entendre à moi, et qui, chaque fois que cela
arrive, me détourne de ce qu'éventuellement je suis
sur le point de faire, mais qui jamais ne me pousse à
l'action", PLATON. Apo. 31 d in
PLATON (1950, I), p. 168 ; "Il prétendait
avoir un démon qui lui indiquait l'avenir (...)", DIOGENE
LAERCE (1965, I), p. 114. Cf.
PLATON. Eut. 3 b.
- Cf. : "Mais ce qu'on appelle
"mort", n'est - ce pas précisément, entre âme
et corps, le fait d'être délié et mis à
part ?",
PLATON. Phn. 67 d in
PLATON (1950, I), p. 779.
- Cf. : "C'est donc, Simmias, que
ceux qui, au sens droit du terme, se mêlent de philosophie,
réellement s'exercent à mourir et qu'il n'y a pas
d'hommes qui aient, moins qu'eux, peur d'être morts",
PLATON. Phn. 67 e in
PLATON (1950, I), p. 780.
- Cf. PLATON (1966),
p. 352 - 353.
- Cf. : "Ils comparent la
philosophie à un à un animal, ils font correspondre
la logique aux os et aux muscles, la morale aux parties charnues,
la physique à l'âme. Ou encore à un oeuf : la
partie extérieure est la logique, puis vient la morale et
tout à l'intérieur la physique. Ou encore à
un champ en pleine production : la clôture qui l'entoure est
la logique, les fruits la morale, la terre et les arbres la
physique. Ou enfin à une ville bien fortifiée et
gouvernée selon la raison. Aucune partie n'est
séparée des autres, comme quelques uns le disent,
mais elles sont unies. Aussi les unissent - ils dans leur
enseignement", DL. VII, 40 in
SCHUHL (1962), p. 30.
- Cf. : "Souviens toi que tu es
acteur d'un drame que l'auteur veut tel : court, s'il le veut
court ; long, s'il le veut long ; si c'est un rôle de
mendiant qu'il veut pour toi, même celui - là joue -
le avec talent ; de même si c'est un rôle de boiteux,
de magistrat ou de simple particulier. Car ton affaire, c'est
de jouer correctement le personnage qui t'a été
confié ; quant à le choisir, c'est celle d'un
autre", EPICTETE. Manuel. XVII
in SCHUHL (1962), p. 1116.
- Cf. : "Pour Pindare,
l'éducation n'a de sens que si elle s'adresse à un
noble, qui a à devenir ce qu'il est (...)",
MARROU (1948), p. 79.
- Cf. : "Il ne discutait pas non
plus, comme la plupart des autres, sur la nature de l'univers, et
ne recherchait point comment est né ce que les philosophes
appellent le monde, ni par quelles lois nécessaires se
produit chacun des phénomènes célestes ; il
démontrait même que c'était folie de s'occuper
de ces problèmes",
XENOPHON. Mém. I, I,
§ 11 in XENOPHON (1967), p. 287.
- Cf. : "Lui, au contraire, ne
s'entretenait jamais que des choses humaines. Il examinait ce qui
est pieux ou impie, ce qui est beau ou honteux, ce qui est juste
ou injuste, ce qu'est la prudence ou la folie, ce qu'est le
courage ou la lâcheté, ce qu'est l'Etat et l'homme
d'Etat, ce qu'est le gouvernement de l'homme et l'homme qui a le
don de se gouverner, et toutes les autres choses dont la
connaissance faisait, selon lui, les hommes bons et beaux, tandis
que ceux qui les ignoraient méritaient le nom d'esclaves",
XENOPHON. Mém. I, I,
§ 16 in XENOPHON (1967), p. 288.
- Cf. : "L'homme (déclare -
t il en effet à peu près) est la mesure de toutes
choses, de celles qui sont pour ce qu'elles sont et de celles qui
ne sont pas, pour ce qu'elles ne sont pas",
PLATON. Théé. 152
a in PLATON (1950, II), p. 97.
- Cf. : "Le domaine de la
philosophie se ramène aux questions suivantes : 1) Que puis
- je savoir ? 2) Que dois - je faire ? 3) Que m'est - il
permis d'espérer ? 4) Qu'est - ce que l'homme ? A
la première question répond la métaphysique,
à la seconde la morale, à la troisième la
religion, à la quatrième l'anthropologie. Mais au
fond, on pourrait tout ramener à l'anthropologie, puisque
les trois premières questions se rapportent à la
dernière", KANT. Logique in
MEDINA, MORALI, SENIK (1985), p. 595.
- Cf. : "Tous les progrès de
la culture par lesquels l'homme fait son éducation ont pour
but d'appliquer les connaissances et les techniques ainsi acquises
à l'usage du monde ; mais l'objet le plus important en ce
monde, auquel il puisse les utiliser, est l'homme : parce qu'il
est à lui - même sa fin dernière", KANT.
Anthr. in KANT (1986),
p. 939.
- Cf. : "C'est alors qu'OEdipe se
présente ; il n'est instruit de rien ; il ne consulte pas
les oiseaux : par un simple effort de réflexion il en
termine avec le monstre", SOPHOCLE (1964),
p. 115.
- Cf. SOPHOCLE (1964),
p. 116.
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générale