"Connais - toi toi - même"

 

Commentant un poème de SIMONIDE, SOCRATE raconte, dans le Protagoras, comment les Sept Sages de la GRECE se réunirent et déposèrent dans le temple de DELPHES, en offrande à APOLLON, les prémices de leur sagesse consignées dans des formules1. La plus célèbre d'entre ces formules est l'inscription votive : "Connais - toi toi - même"2 . Vraie ou fausse, l'anecdote mérite considération. Bien qu'elle figure dans un temple, la sentence serait le fruit de la sagesse humaine, de la collaboration des esprits les plus éminents que comptait la GRECE. Elle est une offrande, elle a donc du prix. Elle délivre un message pour tous les hommes. Elaborée par les hommes, la sentence figure cependant dans un temple : en elle, se dépose un savoir humain ; par elle, une invitation divine est adressée. Fruit de la sagesse de certains hommes, elle appelle les hommes à une certaine sagesse et à un certain savoir : un savoir de soi - même, un savoir sur soi - même. Cette origine explique l'étrangeté du propos. La majesté du DIEU réclamait une tournure énigmatique3 , cependant que l'importance du message laisse espérer un déchiffrage. Un sens divin, mais accessible, à l'homme est dispensé.

Quelle est l'utilité de ce précepte s'il demeure obscur et quelle en est sa nécessité puisque chacun est en position de se connaître et cela immédiatement ?

 


Que chacun se connaisse, cela semble une évidence. A chaque réveil, chacun sait aussitôt qui il est. Il suffit de prononcer ces paroles : "Connais - toi toi - même" pour qu'aussitôt nous sachions ce qu'il nous est demandé de connaître, dit S. AUGUSTIN4 .

Chacun se connaît de manière immédiate. Alors à quoi bon cet appel ? L'oracle nous demande de passer du sentiment de son existence à la conscience de son existence. Evoquant ses dérives en bateau sur le lac de BIENNE (5ème Rêverie), ROUSSEAU décrit ce contentement qui efface toutes les impressions extérieures au profit du seul sentiment de son existence5 . Pour sentir son existence, la conscience du monde extérieur doit disparaître6 . Ce sentiment de soi procure le plus grand des plaisirs. Mais il s'agit davantage d'une extase, d'une sortie hors de la conscience du monde, - et peut - être hors de la conscience de soi. L'oracle incite à passer de ce sentiment de soi à la conscience de soi. L'étymologie l'indique : cum - scire, le mot implique un redoublement : ce que je sais et que je sais que je le sais. La conscience est une connaissance, mais une connaissance d'une telle sorte que je ne peux pas en rendre compte. Je peux rendre raison de tout ce que je sais par des démonstrations en mathématiques, par les livres ou les documents pour l'histoire, par l'appel à l'expérience commune pour les sensations. Mais que j'existe, cela ne peut qu'être éprouvé sans jamais être partagé : moi seul, je sais que j'existe, et cela de l'intérieur. Cette conscience est donc une intuition. C'est pour cela qu'elle est immédiate. Ni les raisonnements, ni les témoignages ne suffisent. Je me connais par intuition, par coïncidence immédiate. Telle est l'expérience du cogito de DESCARTES (Méd. Mét. II). Première des certitudes découvertes, certitude fondamentale et fondatrice des autres savoirs, le "Je pense, je suis" se livre dans une intuition7 . Pourtant cette conscience de soi ne fait pas connaître grand chose : que suis- je donc ?8

"Connais - toi toi - même" appellerait à une connaissance de soi qui ne se résume pas à une prise de conscience. Il s'agit d'édifier un certain savoir sur sa nature ou sur son essence et non pas simplement s'en tenir au constat d'une existence. Mais cette entreprise de connaissance de soi se heurte à bien des obstacles contre lesquels l'oracle nous met en garde : connais - toi certes, mais par toi - même. Aussi DESCARTES entreprend - il de se défaire des opinions et des fausses connaissances et de retrancher le faux afin d'atteindre le fond de sa nature9 . Il distingue deux sortes d'attributs de l'homme : ceux qui relèvent du corps et qui occupent de l'étendue10 , ceux qui relèvent de la pensée et qui m'appartiennent en propre11 . DESCARTES identifie donc conscience et pensée12 . Or qu'y a - t - il dans la pensée sinon des opérations13 ? Cette connaissance de soi ne fait pas connaître autre chose qu'une substance abstraite. Ainsi PASCAL entreprend - il de retrancher une à une les qualités attachées au moi : la beauté, la mémoire, le jugement. Aucune ne résiste au cours du temps et cependant nous demeurons. Seule subsisterait une substance abstraite qui ne saurait nous identifier (Pensées. B. 323)14 . Le précepte delphique ne nous invite pas à poser cette tautologie : "Moi = Moi". Il faut se connaître et quelque chose doit correspondre à cette connaissance.

Se connaître demande que nous allions au delà du regard que les autres portent sur nous, au delà du regard que nous portons sur nous - mêmes. L'oracle exhorte chacun à chercher au delà du personnage social la personne qu'il est. La société généralement aurait dépouillé l'homme de son identité vraie. Il lui faut la reconquérir. Ainsi, ROUSSEAU dépeint - il la nature de l'homme de l'homme perdue et recouverte sous les apports de la civilisation15 . Davantage, les attitudes individuelles se dépersonnalisent sous le regard de l'autre : autrui me regard comme un objet parmi le monde des objets. Ce qui fait de moi un sujet ne saurait être aperçu de l'extérieur. Selon SARTRE, autrui est celui par qui je saisis en même temps mon "objectité"16 et la subjectivité de celui qui me regarde17 . Chacun joue le personnage que la société réclame de lui comme le garçon de café que décrit l'Etre et le néant joue à être garçon de café18 . Se connaître, ce serait connaître comme personne dans ce que chacun a d'unique et d'irréductible19 .

La description de SOCRATE par ALCIBIADE illustre à merveille le précepte de l'oracle. SOCRATE est un Silène : derrière l'apparence, derrière le personnage, se cache la personne20 . Or SOCRATE se connaît comme personne et comme peu de personnes se connaissent. Mais d'où viennent les difficultés rencontrées à se connaître ?

 


Les paroles de l'oracle n'auraient guère de raisons d'être si vraiment il était si facile à chacun de se connaître. Plusieurs obstacles s'opposent à l'accomplissement de cette parole oraculaire.

Des difficultés de fond mettent en péril l'entreprise d'une connaissance de soi par soi. Ces difficultés contestent l'unité de l'identité du sujet ; elles dédoublent le moi et elles jettent pour ainsi dire un voile entre les deux moitiés du moi ainsi divisées. DESCARTES identifie conscience et pensée mis cette identité a été remise en cause. Mais tout ce qui est dans la pensée n'entre pas pour autant dans la conscience. Le psychisme ne coïncide pas avec la conscience. LEIBNIZ évoque les intermittences de la conscience21 : si le moi cesse avec la conscience l'existence d'un inconscient remet en cause en même temps que son identité l'existence du moi. Tel est le reproche adressé aux Cartésiens22 qui n'ont pas su distinguer la perception de l'aperception. Au sortir d'un évanouissement ou au sortir du sommeil, nous nous apercevons de ce qui nous entoure parce que durant son intermittence la conscience continuait néanmoins de percevoir23 , - cela en vertu du principe que la nature ne fait pas de sauts24 . FREUD développera la thèse d'un inconscient psychique dynamique25 : l'inconscient est le fait et l'effet d'un refoulement constant, automatique et lui même inconscient26 . Tout ce qui est en nous ne sous est pas pour autant connu. Le moi n'occuperait qu'une faible partie du psychisme27 . Le ça, la partie cachée et la plus profonde, contiendrait cependant la vérité sur ce que nous sommes28 . D'autre part, il entre dans le regard que chacun porte sur soi ce que SARTRE nomme mauvaise foi : je me cache à moi - même la vérité que je sais sur moi - même29 . Enfin, notre nature est peut - être double selon les exigences que nous devons satisfaire. BERGSON distinguera deux aspects du moi30 : un moi profond qui se déploie dans la durée ; un moi social dont les états de conscience sont dissociés, identifiés et spatialisés31 . Ce moi spatialisé répond plus commodément aux attentes de la société32 qui exige de chacun une plus grande disponibilité pour l'action33 . L'art du romancier consiste à découvrir cette dualité du moi34 .

Un autre obstacle, de méthode celui - ci, s'oppose à la connaissance de soi. La connaissance de soi peut être soit immédiate soit médiate. Or la connaissance immédiate de soi se heurte à un problème de méthode. Manque de lucidité, de transparence, de détachement, l'introspection rencontre vite ses limites. Auguste COMTE récuse l'emploi de cette méthode absurde35 qui voudrait que l'on se plaçât à la fenêtre pour pouvoir s'observer passer dans la rue : nul ne peut être à la fois sujet et objet de la connaissance36 ; les conditions de l'observation scientifique s'opposent à toute conduite passionnée que l'on souhaiterait cependant examiner par le biais de l'introspection37 . En l'absence d'une connaissance immédiate de soi, il faudra recourir à des intermédiaires. Ainsi DESCARTES38 et MONTAIGNE39 , par exemple, recommandent - ils le voyage : chacun s'éprouverait dans les diverses circonstances de la vie et mesurerait son originalité par la comparaison avec d'autres hommes. L'objet façonné par le travail humain offre une médiation pour la connaissance de soi : l'objet porte la marque de l'ouvrier qui peut retrouver dans la matière la trace de son habileté et de son savoir faire. Cette médiation est d'autant plus précieuse que l'objet reste en dehors de l'homme. L'homme peut se contempler à distance et dans le recul de l'objet, - tel est le but que HEGEL assigne à l'oeuvre d'art40 . Enfin, l'écriture ouvre à l'homme une nouvelle voie pour se connaître. Les journaux intimes, les récits autobiographiques font le récit d'une vie, d'un moi. Pourtant, ces trois moyens ne suffisent pas : les voyages font connaître nos réactions, nos coutumes ; la connaissance sur nous - mêmes qu'ils délivrent est à la merci du hasard et de la bonne fortune. Ils n'ont rien que d'accidentel. L'objet oeuvré peut être industrialisé sans être la marque de la personnalité voire de l'individualité : les machines se substituent à l'homme ; le mode capitaliste de production entraîne ce que MARX appelle l'aliénation41 . Quant à l'écriture, elle transforme le moi qui écrit : elle prend la forme d'un récit qui dispose selon un autre ordre ce qui a eu lieu ; l'artifice de l'écriture romanesque peut tuer la sincérité. La sincérité peut ne pas trouver les mots pour se dire. Selon BERGSON, le langage est en effet commun or le moi est unique ; les mots désignent généralement or ce que je ressens est singulier. Enfin extérioriser par les mots c'est tuer la vie affective toujours mobile42 . Le moi dispose pas de méthode pour se connaître immédiatement ou médiatement. La raison doit en être radicalement cherchée : le moi n'a peut - être pas de nature fixe.

Il n'existe peut - être rien de tel qu'un moi constitué ou connaissable. Dans Par delà bien et mal (I, § 17), NIETZSCHE dénonce dans le cogito cartésien une illusion et une confusion grammaticale. Il récuse l'existence d'une substance qui serait la cause d'une activité ; cela procède d'une interprétation du monde qui sépare au sein des activités les causes d'un côté et les effets de l'autre. Ce découpage correspondrait à la syntaxe qui sépare les noms et les verbes43 . Une pensée se présente quand elle veut et non pas quand "je" le veux44 . KANT dénie la possibilité d'une connaissance rationnelle du moi. La science qui s'intéresserait au moi indépendamment de toute expérience (de plaisir ou de douleur par exemple) est la psychologie rationnelle ; elle s'intéresse au moi pur45 . Or en considérant ce "moi", rien n'est connu ni pensé sinon par ses prédicats46 . Il y a donc un cercle perpétuel : pour connaître le moi, le moi est nécessaire. Mais le moi ne désigne que la forme pure de la représentation47 . Ainsi défini, le moi ne peut pas être connu parce qu'il est la condition formelle et a priori de toute connaissance. On fait du moi une substance alors qu'il n'est que la condition nécessaire de la connaissance.

L'appel de l'oracle de DELPHES ne saurait être suivi si le moi n'est ni simple ni transparent à lui - même, si les méthodes de sa connaissance découvrent leurs faiblesses, si le moi n'est que la forme qui accompagne toutes nos pensées. Aussi bien faut - il en revenir à la situation de l'oracle : il adresse un appel et il exprime une difficile sagesse.

 


La formule est un oracle ; elle demande un effort supplémentaire de lecture. "Connais - toi toi - même" énonce le principe d'une anthropologie philosophique par laquelle l'homme se connaît en tant qu'homme et le principe d'une sagesse où l'homme est amené à dominer, après connaissance de sa place dans l'univers, les tendances qui le déporteraient hors de sa condition.

Il faut laisser le soin au texte platonicien de commenter la formule qu'il rapporte. Se connaître, c'est connaître ce qui nous identifie en tant qu'homme, qui nous sépare des bêtes comme des éléments inanimés. Se connaître, c'est se connaître en tant que dépositaire d'une âme. La conséquence s'ensuit : se connaître invite à prendre soin de son âme48 . Se connaître, c'est prendre soin de soi49 . Michel FOUCAULT a entrepris l'histoire de ce thème que l'antiquité a largement développé50 . Celui qui se méconnaît encourt plus d'un péril : la méchanceté ; l'impureté ; la démesure. Celui qui se méconnaît ne saura pas conduire sa vie : il fera non pas ce qu'il doit mais ce qu'il croit devoir. La célèbre formule socratique : "Nul n'est méchant volontairement" se comprend aussi dans cette perspective morale qui fait de la connaissance la condition de l'action bonne, en mettant la volonté dans le droit fil de la raison. Ainsi, l'anneau de GYGES (Rép. II, 39 c sq) illustre la faiblesse de l'homme qui se méconnaît et laisse aller leur train les désirs concupiscents. Le deuxième danger devant lequel succombera ce lui qui se méconnaît est l'impureté. Le sage qui sait que sa nature c'est son âme en prend soin : il sépare son âme des tendances corporelles51 ; à l'instar de SOCRATE, il écoute la voix de sa raison divinisée52 . D'où l'antienne : bien vivre, c'est apprendre à mourir53 . Le philosophe meurt de son vivant à son corps54 . Il gagne ainsi une indépendance souveraine ; le corps le contraignant à suivre ses appétits sans cesse renouvelés selon l'image du sac de peau (Rép. IX, 588 b - 589 a55 ). L'hubris enfin est le dernier péril : qui se méconnaît ne saura pas les limites de sa condition. Et la tradition grecque ajoute : "Rien de trop" à la formule delphique. L'homme ne doit pas se prendre pour un autre, pour un dieu. Les légendes et les mythes abondent où l'homme est châtié par son désir de s'élever à une condition qui n'est pas la sienne.

La sagesse antique ne sépare pas la connaissance de soi de celle du monde. Elle ne met pas à part la physique et la morale, comme le montre le texte de DIOGENE LAERCE reprenant les comparaisons stoïciennes (DL. VII, 40)56 . Se connaître, c'est donc connaître sa place dans la nature pour mieux la tenir. Ainsi, et paradoxalement, être soi - même pour un stoïcien sera jouer le personnage que la divinité a composé pour nous. Etre une personne, c'est être une personne : porter le masque de l'acteur pour tenir son rôle. Les Stoïciens attribuent au Destin le rôle de la divinité dispensatrice des rôles. Etre soi - même consiste à bien jouer le personnage que le Destin nous a assigné57 . Ainsi se connaître ce serait connaître la place qui nous a été réservée. La formule de l'oracle ne doit donc pas être comprise statiquement ; elle appelle à une réalisation de soi. La connaissance de soi est pratique. "Sois tel que tu as appris à te connaître" (PINDARE. Pyth. II, 131)58 .

Enfin, l'oracle delphique annonce une relation nouvelle de l'homme à son savoir. L'homme qui avait pris pour objet d'étude exclusif le éléments extérieurs (les astres, les nombres) est invité à se prendre comme objet d'étude. XENOPHON souligne l'originalité de SOCRATE dont l'enseignement délaisse la nature de l'univers, inaccessible à l'homme59 , pour se porter tout entier sur l'homme60 . La mention de l'oracle de DELPHES dans le texte platonicien Protagoras n'a rien d'accidentel. Le sophiste PROTAGORAS défendait cette thèse qui connaîtra une grande fortune à la Renaissance en inspirant le courant humaniste : l'homme est la mesure de toute chose61 . Se connaître comme homme, se prendre pour objet d'étude, - cela résume tout le programme kantien de la philosophie62 . Toutes les connaissances qu'il peut acquérir doivent se rapporter à l'homme parce qu'il est la seule créature capable de se penser et de se traiter en tant que genre63 .

 


Rien n'illustre mieux la recommandation de l'oracle delphique que la tragédie de SOPHOCLE consacrée au fils de LAIOS. OEDIPE le déchiffreur d'énigme64 ("N'excelles - tu pas à débrouiller les énigmes ?" lui rétorque TIRESIAS65 ), celui qui sait ce qu'est l'homme, ignore cependant qui il est. L'oracle demande que chacun soit à lui - même l'objet de son étude et l'objet de toute sa sollicitude. Chacun doit être pour soi - même l'objet de sa réalisation.


  1. Cf. : "Au nombre de ces hommes étaient Thalès de Milet, Pittacos de Mytilène, Bias de Pryène, notre Solon, Cléobule de Lindos, Myson de Khênè, et le septième d'entre eux, disait - on, Chilon de Lacédémone. Tous, ils étaient des zélateurs, des amoureux, des disciples de la culture lacédémonienne ; et, que leur sagesse ait été de même sorte, ce qui le ferait comprendre, ce sont les courtes et mémorables sentences formulées par chacun d'eux et dont, au cours d'une commune réunion, ils vinrent faire offrande à Apollon, comme des prémices de leur sagesse, dans son temple de Delphes, avec ces inscriptions universellement célèbres : "Connais - toi toi - même" et "Rien de trop"", Ptg. 342 e in PLATON (1950, I), p. 119.
  2. Cf. : "(...) je [Critias] me range au côté de celui qui a mis, dans le sanctuaire de Delphes, une inscription votive en ce sens", Ch. 164 e in PLATON (1950, I), p. 269.
  3. Cf. : "(...) en sa qualité de devin, il le dit justement sous une forme plutôt énigmatique (...)", Ch. 164 e in PLATON (1950, I), p. 269.
  4. Cf. : "Mais lorsqu'on dit à l'âme : "Connais - toi toi - même", dès l'instant qu'elle comprend ces paroles "toi - même", elle se connaît ; cela, pour la simple raison qu'elle est présente à elle - même", S. AUGUSTIN. Trinité. IX. 12 in DURING (1997), p. 73.
  5. Cf. : "Le flux et le reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence, sans prendre la peine de penser", ROUSSEAU (1964), p. 100.
  6. Cf. : "De quoi jouit - on dans une pareille situation ? De rien d'extérieur à soi, de rien sinon de soi - même et de sa propre existence, tant que cet état dure on se suffit à soi - même comme Dieu", ROUSSEAU (1964), p. 102.
  7. Cf. : "De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois dans mon esprit", DESCARTES (1953), p. 275.
  8. Cf. : "Mais qu'est - ce donc que je suis ?"; DESCARTES (1953), p. 278.
  9. Cf. : "C'est pourquoi je considérerai derechef ce que je croyais être avant que j'entrasse dans ces dernières pensées ; et de mes anciennes opinions je retrancherai tout ce qui peut être combattu par les raisons que j'ai tantôt alléguées, en sorte qu'il ne demeure précisément rien que est entièrement indubitable", DESCARTES (1953), p. 275.
  10. Cf. : "Par le corps, j'entends tout ce qui peut être terminé par quelque figure ; qui peut être compris en quelque lieu, et remplir un espace en telle sorte que tout autre corps en soit exclu (...)", DESCARTES (1953), p. 276.
  11. Cf. : "Un autre est de penser ; et je trouve ici que la pensée est un attribut qui m'appartient : elle seule ne peut être détachée de moi. Je suis, j'existe : cela est certain (...)", DESCARTES (1953), p. 277.
  12. Cf. : "Par le nom de pensée, je comprends tout ce qui est tellement en nous, que nous en sommes immédiatement connaissants", DESCARTES. Méd. mét. Raisons ... in DESCARTES (1979), p. 259. Définitions, I.
  13. Cf. : "Mais qu'est - ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu'est - ce qu'une chose qui pense ? C'est - à - dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent", DESCARTES (1953), p. 278.
  14. Cf. : "Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime - t - on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi - même. Où donc est ce moi, s'il n'est ni dans le corps ni dans l'âme ? et comment aimer le corps ou l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu'elles sont périssables ? car aimerait - on la substance de l'âme d'une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste", PASCAL (1976), p. 141.
  15. Cf. : "Semblable à la statue de Glaucus que le temps, la mer et les orages avaient tellement défigurée qu'elle ressemblait moins à dieu qu'à une bête féroce, l'âme humaine altérée au sein de la société par mille causes sans cesse renaissantes, par l'acquisition d'une multitude de connaissance et d'erreurs, par les changements arrivés à la constitution des corps, et par le choc continuel des passions a, pour ainsi dire, changé d'apparence au point d'être presque méconnaissable (...)", ROUSSEAU (1971), p. 150.
  16. Cf. : "Ainsi autrui est d'abord pour moi l'être pour qui je suis objet, c'est - à - dire l'être par qui je gagne mon objectité", SARTRE (1943), p. 317.
  17. Cf. : "Et dans l'épreuve du regard, en m'éprouvant comme objectité non révélée, j'éprouve directement et avec mon être l'insaisissable subjectivité d'autrui", SARTRE (1943), p. 317.
  18. Cf. : "(...) le garçon de café joue avec sa condition pour la réaliser", SARTRE (1943), p. 95.
  19. Cf. : "Le mot de personne emporte un être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion, qui se peut considérer soi - même comme le même, comme une même chose qui pense en différents temps et en différents lieux ; ce qu'il fait uniquement par le sentiment qu'il a de ses propres actions", LEIBNIZ. Nvx Es. II, XXVII, § 9 in LEIBNIZ (1966), p. 200.
  20. Cf. : "C'est ainsi que, je le déclare, il ressemble on ne peut plus à ces Silènes que les sculpteurs exposent dans leurs ateliers, dans la bouche desquels ces artistes mettent un pipeau ou une flûte, et qui, si on les ouvre par le milieu, montrent dans leur intérieur des figurines des Dieux", PLATON. Bq. 215 a - b in PLATON (1950, I), p. 753.
  21. Cf. : "Car nous expérimentons en nous - mêmes un état, où nous ne nous souvenons de rien et n'avons aucune perception distinguée ; comme lorsque nous tombons en défaillance, ou quand nous sommes accablés d'un profond sommeil sans aucun songe", LEIBNIZ. Monado. § 20 in LEIBNITZ (1880), p. 152.
  22. Cf. : "(...) les Cartésiens ont fort manqué, ayant compté pour rien les perceptions dont on ne s'aperçoit pas", LEIBNIZ. Monado. § 14 in LEIBNITZ (1880), p. 147.
  23. Cf. : "Donc, puisque réveillé de l'étourdissement on s'aperçoit de ses perceptions, il faut bien qu'on en ait eu immédiatement auparavant, quoiqu'on ne s'en soit point aperçu ; car une perception ne saurait venir naturellement que d'une autre perception, comme un mouvement ne peut venir naturellement que d'un mouvement", LEIBNIZ. Monado. § 23 in LEIBNITZ (1880), p. 153.
  24. Cf. : "Rien ne se fait d'un coup, et c'est l'une de mes grandes maximes et des plus vérifiées que la nature ne fait jamais de sauts (...)", LEIBNIZ. Nvx Es. Préface in LEIBNIZ (1966), p. 40.
  25. Cf. : "La plus ancienne, la meilleure signification du mot "inconscient" est la signification descriptive ; nous qualifions d'inconscient tout processus psychique dont l'existence nous est démontrée par ses manifestations, mais dont, par ailleurs, nous ignorons tout, bien qu'il se déroule en lui. Nous sommes vis - à - vis de lui comme devant le phénomène psychique qui s'accomplit chez notre prochain", FREUD. Nouvelles conférences... in DREYFUS (1971), p. 25.
  26. Cf. : "Inconscient est le concept le plus général, refoulé le plus particulier. Tout ce qui est refoulé est inconscient, mais nos ne pouvons affirmer que tout ce qui est inconscient soit refoulé", FREUD.Gradiva ... in DREYFUS (1971), p. 30 - 31.
  27. Cf. : "Le "moi" serait la couche, modifiée par l'influence du monde extérieur, de la réalité, de l'appareil psychique, du "ça"", FREUD. Psychanalyse et médecine in DREYFUS (1971), p. 158.
  28. Cf. : "[Le ça] est la partie obscure, impénétrable de notre personnalité, et le peu que nous en savons, nous l'avons appris en étudiant l'élaboration du rêve et la formation du symptôme névrotique", FREUD. Nouvelles conférences... in DREYFUS (1971), p. 160.
  29. Cf. : "(...) celui à qui on ment et celui qui ment sont une seule et même personne, ce qui signifie que je dois savoir en tant que trompeur la vérité qui m'est masquée en tant que je suis trompé", SARTRE (1943), p. 84.
  30. Cf. : "(...) la vie sociale se présente sous un double aspect, selon qu'on l'aperçoit directement ou par réfraction à travers l'espace", BERGSON (1985 b), p. 102.
  31. Cf. : "Ainsi se forme un second moi qui recouvre le premier, un moi dont l'existence a des moments distincts, dont les états se détachent les uns des autres et s'expriment, sans peine par des mots", BERGSON (1985 b), p. 103.
  32. Cf. : "(...) le moi ainsi réfracté, et par là même subdivisé, se prête mieux aux exigences de la vie sociale en général et du langage en particulier, elle le préfère, et perd peu à peu de vue le moi fondamental", BERGSON (1985 b), p. 96.
  33. Cf. : "Une vie intérieure aux moments bien distincts, aux états nettement caractérisés, répondra mieux aux exigences de la vie sociale", BERGSON (1985 b), p. 103.
  34. Cf. BERGSON (1985 b), p. 99.
  35. Cf. : "Cette méthode est donc radicalement nulle dans son principe", COMTE. 1ère Leçon in COMTE (1989), p. 45.
  36. Cf. : "L'individu pensant ne saurait se partager en deux, dont l'un raisonnerait, tandis que l'autre regarderait raisonner", COMTE. 1ère Leçon in COMTE (1989), p. 45.
  37. Cf. : "(...) tout état de passion très prononcé, c'est - à - dire précisément celui qu'il serait le plus essentiel d'examiner est nécessairement incompatible avec l'état d'observation", COMTE. 1ère Leçon in COMTE (1989), p. 45.
  38. Cf. : "C'est pourquoi, sitôt que l'âge me permit de sortir de la sujétion de mes précepteurs, je quittai entièrement l'étude des lettres. Et me résolvant de ne chercher plus d'autre science, que celle qui se pourrait trouver en moi - même, ou bien dans le grand livre du monde, j'employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m'éprouver moi - même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentent, que j'en pusse tirer quelque profit", DESCARTES (1976), p. 9, l. 17 - 28.
  39. Cf. : "Ce grand monde (...) c'est le miroir où il nous faut pour nous connaître de bon biais. Somme, je veux que ce soit le livre de mon écolier", MONTAIGNE. Essais. Livre I, chapitre XXVI, "De l'institution des enfants" in MONTAIGNE (1965), p. 234.
  40. Cf. : "A travers les objets extérieurs, il cherche à se retrouver lui - même", HEGEL. Esth. in HEGEL (1979, I), p. 61.
  41. Cf. : "L'ouvrier place sa vie dans l'objet. Mais alors celle - ci ne lui appartient plus, elle appartient à l'objet. Plus cette activité est grande, plus l'ouvrier est privé d'objets. Il n'est pas ce qu'il produit par son travail. Plus ce produit gagne en substance, moins l'ouvrier est lui - même. L'aliénation de l'ouvrier dans son produit signifie non seulement que son travail devient un objet, une réalité extérieure, mais que son travail existe en dehors de lui, indépendamment de lui, étranger à lui, et devient une puissance autonome face à lui, et devient une puissance autonome face à lui, que la vie qu'il a prêtée à l'objet s'oppose à lui, hostile et étrangère", MARX. Manuscrits de 1844. I in MARX (1996), p. 109 - 110.
  42. Cf. : "(...) le mot aux contours bien arrêtés, le mot brutal, qui emmagasine ce qu'il y a de stable, de commun et par conséquent d'impersonnel dans les impressions de l'humanité, écrase ou tout au moins recouvre les impressions délicates et fugitives de notre conscience individuelle. Pour lutter à armes égales, celles - ci devraient s'exprimer par des mots précis ; mais ces mots, à peine formés, se retourneraient contre la sensation qui leur donna naissance, et inventés pour témoigner que la sensation est instable, ils lui imposeraient leur propre stabilité", BERGSON (1985 b), p. 98.
  43. Cf. : "En cette matière, nous raisonnons d'après la routine grammaticale : "Penser est une action, toute action suppose un sujet qui l'accomplit, par conséquent..."", NIETZSCHE. PBM. I, § 17 in NIETZSCHE (1971 b), p. 30 - 31.
  44. Cf. : "(...) une pensée se présente quand "elle" veut, et non pas quand "je" veux ; de sorte que c'est falsifier la réalité que de dire : le sujet "je" est la condition du prédicat "pense". Quelque chose pense, mais que ce quelque chose soit justement l'antique et fameux "je", voilà pour nous exprimer avec modération, une simple hypothèse, une assertion, en tout cas pas une "certitude immédiate". En définitive, ce "quelque chose pense" affirme déjà trop ; ce "quelque chose" contient déjà une interprétation du processus et n'appartient pas au processus lui - même"; NIETZSCHE. PBM. I, § 17 in NIETZSCHE (1971 b), p. 30.
  45. Cf. : "Je pense est donc le texte unique de la psychologie rationnelle, celui d'où elle doit tirer toute sa science", KANT (1975), p. 279.
  46. Cf. : "Par ce "moi", par cet "il" ou par cette chose (das Ding), qui pense, on ne se représente rien de plus qu'un sujet transcendantal des pensées = X, et ce n'est que par les pensées qui sont ses prédicats, que nous connaissons ce sujet, dont nous ne pouvons jamais avoir, séparément, le moindre concept (...)", KANT (1975), p. 281.
  47. Cf. : "(...) nous tournons donc ici dans un cercle perpétuel, puisque nous sommes toujours obligés de nous servir d'abord de la représentation du moi pour porter sur lui quelque jugement ; et c'est là un inconvénient qui en est inséparable, puisque la conscience, en soi, est moins une représentation qui distingue un objet (Object) particulier, qu'une forme del a représentation en général, en tant qu'elle doit recevoir le nom de connaissance ; car c'est de la représentation seule que je puis dire que je pense par elle quelque chose", KANT (1975), p. 281.
  48. Cf. : "Or se connaître soi - même, nous étions d'accord que c'est là ce qui constitue la sagesse morale ?", PLATON. Alc. 133 c in PLATON (1950, I), p. 247.
  49. Cf. : "- SOCR. : Mais est - ce justement chose facile de se connaître soi - même ? et était - ce un pauvre sire, celui qui a été consacrer cette maxime au sanctuaire d'Apollon Pythien ? N'est - ce pas une chose difficile, et qui n'est pas à la portée de tout le monde ? - ALCIB. : Maintes fois, Socrate, j'ai jugé qu'elle l'était, mais maintes fois aussi que la difficulté en était extrême ! - SOCR. : Il n'en est pas moins vrai pourtant, Alcibiade, que la chose, facile ou difficile, se présente à nous de la façon que voici : connaissant cela, vraisemblablement connaîtrions - nous la façon d'avoir soin de nous - mêmes ; mais jamais nous ne la connaîtrions si, cela, nous l'ignorions. - ALCIB. : C'est exact. (b) - SOCR. : Voyons maintenant ! Cette même chose, de quelle façon pourrait - elle découverte ce que nous pouvons bien être nous - mêmes, tandis que nous en serions sans doute incapables, si nous étions encore dans l'ignorance de cette chose. - ALCIB. : Ce que tu dis là est juste !", PLATON. Alc. 129 a - b in PLATON (1950, I), p. 240 - 241.
  50. Cf. FOUCAULT. Histoire de la sexualité. III. Le souci de soi. Ch. 2. "La culture de soi" in FOUCAULT (1984 b), p. 55 - 94.
  51. Cf. : "Mais une purification, n'est - ce pas, en fait, ce qui justement est de longue date contenu dans la tradition ? mettre le plus possible l'âme à part du corps et accoutumer celle - ci, étant elle - même par elle - même, à se recueillir, à se ramasser en partant de tous les points du corps, à vivre, autant qu'elle peut, aussi bien dans le présent actuel que dans la suite, isolée et par elle - même, délivrée de son corps comme si pour elle c'était des liens ?", PLATON. Phn. 67 c - d in PLATON (1950, I), p. 779.
  52. Cf. : "(...) c'est une voix qui se fait entendre à moi, et qui, chaque fois que cela arrive, me détourne de ce qu'éventuellement je suis sur le point de faire, mais qui jamais ne me pousse à l'action", PLATON. Apo. 31 d in PLATON (1950,  I), p. 168 ; "Il prétendait avoir un démon qui lui indiquait l'avenir (...)", DIOGENE LAERCE (1965, I), p. 114. Cf. PLATON. Eut. 3 b.
  53. Cf. : "Mais ce qu'on appelle "mort", n'est - ce pas précisément, entre âme et corps, le fait d'être délié et mis à part ?", PLATON. Phn. 67 d in PLATON (1950, I), p. 779.
  54. Cf. : "C'est donc, Simmias, que ceux qui, au sens droit du terme, se mêlent de philosophie, réellement s'exercent à mourir et qu'il n'y a pas d'hommes qui aient, moins qu'eux, peur d'être morts", PLATON. Phn. 67 e in PLATON (1950, I), p. 780.
  55. Cf. PLATON (1966), p. 352 - 353.
  56. Cf. : "Ils comparent la philosophie à un à un animal, ils font correspondre la logique aux os et aux muscles, la morale aux parties charnues, la physique à l'âme. Ou encore à un oeuf : la partie extérieure est la logique, puis vient la morale et tout à l'intérieur la physique. Ou encore à un champ en pleine production : la clôture qui l'entoure est la logique, les fruits la morale, la terre et les arbres la physique. Ou enfin à une ville bien fortifiée et gouvernée selon la raison. Aucune partie n'est séparée des autres, comme quelques uns le disent, mais elles sont unies. Aussi les unissent - ils dans leur enseignement", DL. VII, 40 in SCHUHL (1962), p. 30.
  57. Cf. : "Souviens toi que tu es acteur d'un drame que l'auteur veut tel : court, s'il le veut court ; long, s'il le veut long ; si c'est un rôle de mendiant qu'il veut pour toi, même celui - là joue - le avec talent ; de même si c'est un rôle de boiteux, de magistrat ou de simple particulier. Car ton affaire, c'est de jouer correctement le personnage qui t'a été confié ; quant à le choisir, c'est celle d'un autre", EPICTETE. Manuel. XVII in SCHUHL (1962), p. 1116.
  58. Cf. : "Pour Pindare, l'éducation n'a de sens que si elle s'adresse à un noble, qui a à devenir ce qu'il est (...)", MARROU (1948), p. 79.
  59. Cf. : "Il ne discutait pas non plus, comme la plupart des autres, sur la nature de l'univers, et ne recherchait point comment est né ce que les philosophes appellent le monde, ni par quelles lois nécessaires se produit chacun des phénomènes célestes ; il démontrait même que c'était folie de s'occuper de ces problèmes", XENOPHON. Mém. I, I, § 11 in XENOPHON (1967), p. 287.
  60. Cf. : "Lui, au contraire, ne s'entretenait jamais que des choses humaines. Il examinait ce qui est pieux ou impie, ce qui est beau ou honteux, ce qui est juste ou injuste, ce qu'est la prudence ou la folie, ce qu'est le courage ou la lâcheté, ce qu'est l'Etat et l'homme d'Etat, ce qu'est le gouvernement de l'homme et l'homme qui a le don de se gouverner, et toutes les autres choses dont la connaissance faisait, selon lui, les hommes bons et beaux, tandis que ceux qui les ignoraient méritaient le nom d'esclaves", XENOPHON. Mém. I, I, § 16 in XENOPHON (1967), p. 288.
  61. Cf. : "L'homme (déclare - t il en effet à peu près) est la mesure de toutes choses, de celles qui sont pour ce qu'elles sont et de celles qui ne sont pas, pour ce qu'elles ne sont pas", PLATON. Théé. 152 a in PLATON (1950, II), p. 97.
  62. Cf. : "Le domaine de la philosophie se ramène aux questions suivantes : 1) Que puis - je savoir ? 2) Que dois - je faire ? 3) Que m'est - il permis d'espérer ? 4) Qu'est - ce que l'homme ? A la première question répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la religion, à la quatrième l'anthropologie. Mais au fond, on pourrait tout ramener à l'anthropologie, puisque les trois premières questions se rapportent à la dernière", KANT. Logique in MEDINA, MORALI, SENIK (1985), p. 595.
  63. Cf. : "Tous les progrès de la culture par lesquels l'homme fait son éducation ont pour but d'appliquer les connaissances et les techniques ainsi acquises à l'usage du monde ; mais l'objet le plus important en ce monde, auquel il puisse les utiliser, est l'homme : parce qu'il est à lui - même sa fin dernière", KANT. Anthr. in KANT (1986), p. 939.
  64. Cf. : "C'est alors qu'OEdipe se présente ; il n'est instruit de rien ; il ne consulte pas les oiseaux : par un simple effort de réflexion il en termine avec le monstre", SOPHOCLE (1964), p. 115.
  65. Cf. SOPHOCLE (1964), p. 116.

 

 

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