LECTURE DU TEXTE.

 

PLATON. OEuvres complètes. VI. La République. Livres I - III, texte établi et traduit par E.CHAMBRY avec introduction d'A. DIES. Paris : Les Belles Lettres, 1932. Collection des Universités de France.

 

I. Le prélude. 327 a - 328 b.

 

PLATON situe son dialogue ; il campe des personnages ; ses personnages ne sont pas inertes et ils ne sont pas quelconques.

 

1. Peinture des moeurs.

 

- 1. La scène occupe un lieu : le port du Pirée puis la maison de CEPHALE.

 

- 2. Le dialogue se déroule dans un temps précis au commencement du mois de juin : les BENDIDIES. Il s'agit d'une fête religieuse nouvelle en l'honneur d'ARTEMIS, - BENDIS.

 

- 3. Les personnages ont un goût marqué pour la discussion : "(...) nous rencontrerons une foule de jeunes gens et nous causerons" (328 a).

Ce sont des hommes cultivés ; ils témoignent de l'importance des poètes dans la culture et dans l'éducation des grecs.

Des poètes sont cités : 328 e (anonyme) ; SOPHOCLE (329 b) ; PINDARE (331 a) ; SIMONIDE (331 d) ; HOMERE (334 b).

 

2. Portrait d'un homme.

Le prélude est l'occasion de présenter SOCRATE. Ce portrait sera précisé par la comparaison avec CEPHALE et avec THRASYMAQUE.

 

- 1. SOCRATE est un homme pieux : il assiste à une fête religieuse. Or il fut condamné pour impiété1 . Mais les BENDIDIES sont une fête nouvelle.

 

- 2. SOCRATE est un homme de la ville : "Vous m'avez l'air, SOCRATE, de prendre le chemin de la ville pour vous en retourner" (327 c). Voir : "Tu ne descends guère souvent nous voir au Pirée, SOCRATE (...)" (328 c).

Cf. : "PHEDRE : (...) tu as l'air d'un étranger qu'on guide et non pas d'un naturel du pays ! C'est clair : tu ne t'absentes pas de la ville, ni même absolument si je m'en crois, pour en franchir les Murs ! - SOCRATE : (...) J'aime à apprendre, vois - tu. Or les champs et les arbres ne consentent à rien m'enseigner, tandis que c'est ce que font les hommes qui sont dans la ville".

PLATON. Phèdre. 230 d.

 


 

II. Les opinions des honnêtes gens. SOCRATE et CEPHALE (328 b - 331 d).

 

1. Portrait d'un homme : CEPHALE.

 

CEPHALE est un vieillard : "(...) je le trouvai beaucoup vieilli (...)" (328 c) ; un père de famille comblé sans doute : POLEMARQUE s'adonne à la philosophie et LYSIAS à la rhétorique (328 b) ; un homme pieux : "(...) et portait une couronne sut la tête, parce qu'il venait de faire un sacrifice dans la cour" (328 c) ; un homme de loisir : "(...) si pour moi les plaisirs des sens sont fanés, je sens croître d'autant le goût et le plaisir de la conversation" (328 b) ; un homme aisé :"(...) si tu supportes facilement la vieillesse, ce n'est point grâce à ton caractère, mais à ta grosse fortune (...)" (329 e).

 

2. Ce que l'on peut apprendre des vieillards.

 

- 1. La vieillesse est une route : "(...) de quelle nature est cette route (...)" (328 e). La vie est une route commune : "(...) ils nous ont devancés sur une route que nous aurons peut - être aussi à parcourir (...)" (328 e).

 

- 2. Les vieillards. CEPHALE ne va pas chercher des raisons pour répondre à SOCRATE : il va s'appuyer sur des exemples et sur son expérience vécue.

Les vieillards regrettent :

A. les plaisirs perdus : l'amour, le vin, la bonne chère. Ce sont des plaisirs du corps.

Rm. La question posée est celle du bien vivre.

B. les outrages du temps : "Quelques uns se plaignent aussi des outrages auxquels leur grand âge les expose de la part de leurs proches (...)" (329 b).

Mais c'est moins l'âge que l'attitude des proches qui provoque ces désagréments.

 

- 3. SOPHOCLE. CEPHALE va pondérer ce jugement par le recours à un contre - exemple : le poète SOPHOCLE (329 b - d).

A. Le poète SOPHOCLE est ici un exemplum.

 

B. Le plaisir du corps est un tyran : "un maître enragé et sauvage" (329 c) ; "(...) on est délivré d'une foule de tyrans forcenés" (329 d).

Désir et tyrannie vont de pair pour PLATON : le désir corporel tyrannise ; la tyrannie s'exerce par le désordre dû aux désirs. Voir le livre IX de La République.

 

Conclusion. La vieillesse n'est pas cause ; le tempérament est seule cause : "Quant à ces regrets des vieillards et à leurs chagrins domestiques, il n'y a qu'une seule cause, et ce n'est pas la vieillesse SOCRATE, mais le caractère des hommes" (329 d).

 

3. Ce que peut apporter la richesse.

 

- 1. La richesse favorise mais ne détermine pas la douceur du bien vivre : "(...) ils ne m'approuvent pas, et ils ont un peu raison, mais pas autant qu'ils le croient" (329 e).

 

- 2. L'état de fortune de CEPHALE (330 a - 330 b). La différence acquérir / posséder montre que l'on aime que ce pour quoi on a consenti des efforts : "De même que les poètes aiment leurs vers et les pères leurs enfants, ainsi les hommes d'affaires s'attachent à leur fortune, parce qu'elle est leur ouvrage (...)" (330 c).

Le bien n'est pas aimé pour lui - même, ni pour ce qu'il procure : il est aimé pour ce qu'il a coûté.

 

- 3. Richesse et justice. SOCRATE conduit à l'exposé du thème du dialogue. La richesse permet d'amoindrir la peur de la mort : "une affreuse attente" (331 a).

A. CEPHALE a - t - il peur de la mort ou a - t - il peur des châtiments de l'au - delà ?

B. La piété de CEPHALE est - elle sincère ou est - elle une forme superstitieuse ?

 

Conclusion. La richesse n'est pas cause de la quiétude avant la mort ; la sagesse est seule cause de cette quiétude : "C'est en pensant à cela que je tiens la possession des richesses infiniment précieuse, non pas pour le premier venu, mais pour l'homme sens é : ne pas tromper ni mentir, même involontairement, ne rien devoir, sacrifice à un dieu, ni argent à un homme, et en conséquence s'en aller sans craint dans l'autre monde, voilà un avantage auquel la possession des richesses contribue grandement" (331 a - b).

 

Transition. Une première définition de la justice est avancée et réfutée : "Mais cette vertu même, la justice, la définirons - nous simplement comme toi, le fait de dire la vérité et de rendre à chacun ce qu'on en a reçu, et ces deux choses mêmes ne sont - elles pas au contraire tantôt justes, tantôt injustes ?" (331 c). Le contre - exemple du dépôt infirme la validité de cette définition.

 

 


III. Les opinions des poètes (SIMONIDE). SOCRATE et POLEMARQUE. (331 c - 336 a).

 

1. Première définition de la justice. La justice consiste à rendre à chacun ce qu'on lui doit (331 d - 332 b).

 

- 1. Exposé de la thèse : "Il dit qu'il est juste de rendre à chacun ce qu'on lui doit (...)" (331 e).

Cette définition est placée sous l'autorité d'un poète, SIMONIDE.

 

- 2. Réfutation (332 a). Cette définition ne tient pas compte des circonstances de l'action. A qui et comment rendre un dépôt ?

 

- 3. Nouvel exposé de la thèse (332 a - b). Faire du bien aux amis et faire du mal aux ennemis, - voilà la justice. Sont précisées les conditions d'application de la justice.

 

2. Deuxième définition de la justice. La justice consiste à rendre à chacun ce qui convient (332 b - 334 b).

 

- 1. Exposé de la thèse : "(...) la justice consiste à rendre à chacun ce qui convient ou, selon son expression, ce qu'on doit" (332 c).

 

- 2. Réfutation de la thèse (332 c - 334 b).

A. Le propre de chaque art (332 c - d). Chaque art produit ce qui convient dans le domaine de production qui est le sien. A quoi donc est utile la justice ?

 

Rm. SOCRATE fait usage de la méthode paradigmatique qui fait appel à des exemples afin de conclure par analogie à propos du cas considéré.

Les arts ici convoqués sont : la médecine, la cuisine. Ce sont deux arts de production, - mais l'un produit un effet, l'autre produit une oeuvre2 .

 

B. L'exercice de chaque art se fait dans une certaine occasion. En quelle occasion s'exerce l'art de la justice ? (332 d - 333 a).

Il y a des circonstances dans lesquelles un art peut produire : la maladie pour le médecin, le péril en mer pour le pilote.

 

C. Chaque art fait usage du bien qu'il produit (333 a ). L'agriculture permet de recueillir les fruits de la terre, la cordonnerie pour procurer des chaussures.

De quel bien et quand la justice fait - elle usage ? - La justice est utile en temps de paix, - mais pour la conservation d'un bien, non pour son usage (333 a - d).

 

D. Chaque art a une spécialité : le joueur du tric - trac pour le tric - trac, le maçon pour le mur, le cithariste pour la cithare, le maquignon pour l'achat du cheval, le constructeur pour l'achat du bateau (333 b - d).

Quelle est la spécialité de la justice ?

- Elle est utile en temps de paix dans une association (333 a) pour la conservation d'un dépôt, d'une serpette, d'un bouclier ( 333 c - d).

 

Conclusion : "Mais alors, mon ami, la justice n'est pas bonne à grand chose, si elle n'est utile que pour les choses dont on ne fait pas usage" (333 e).

 

E. Chaque art peut produire le même et son contraire (333 e - 334 b).

L'art du boxeur est art de l'attaque comme de la défense, l'art du médecin est art de la guérison comme de la maladie (333 e - 334 a).

La thèse de POLEMARQUE est renversée : la justice si elle est un art produit elle aussi le même et son contraire : le juste est le voleur ( 334 a - b).

 

3. Troisième définition de la justice. ( 334 b - 335 a). La justice consiste à servir ses amis et à nuire à ses ennemis.

 

- 1. Exposé de la thèse. "(...) je crois toujours que la justice consiste à servir ses amis et à nuire à ses ennemis" (334 b).

 

- 2. Réfutation de la thèse (334 b - e). L'homme de bien est l'ennemi quand on ne sait pas reconnaître celui qui est homme de bien quoiqu'il ne le paraisse pas.

A. L'homme méchant est l'ami quand on ne sait pas reconnaître celui qui est homme méchant quoiqu'il ne le paraisse pas (334 b - d).

 

B. Il serait juste de faire du mal à ceux qui sont bons et de faire du bien aux méchants (334 d).

 

- 3. Rectification de la thèse : "L'ami, dit - il, est celui qui paraît et qui est réellement homme de bien, tandis que celui qui le paraît sans l'être n'est ami qu'en apparence ; et il faut donner de l'ennemi la même définition" (334 e - 335 a).

 

4. Quatrième définition. ( 335 b - 336 a). La justice consiste à faire du bien à un ami qui est bon et à faire du mal à l'ennemi qui est méchant.

 

- 1. Exposé de la thèse : "Il nous faut ajouter à présent qu'il est juste de faire du bien à un ami qui est bon, et du mal à un ennemi qui est méchant" (3334 a).

 

- 2. Réfutation de la thèse (335 b - c).

A. Faire du mal rend pire dans ce qui fait la vertu de l'être à qui l'on fait du mal. SOCRATE prend l'exemple du cheval.

 

Rm. Le mal est radical. Il change foncièrement la nature de la personne à qui du mal est fait (335 b - c).

La justice est la vertu de l'homme : elle le définit comme homme, - la perdre, c'est ne plus être homme ; elle est propre à l'homme, - nul autre vivant que l'homme ne peut être juste.

 

B. La justice produirait le contraire de ce qu'elle sait et de ce qu'elle doit produire ( 335 c - d).

Le musicien ne peut pas rendre ignorant dans la musique, un écuyer ne peut rendre ignorant dans l'art de la monte.

Cependant, n'était - ce pas le propre de chaque art que de pouvoir produire la qualité contraire ? (333 e - 334 b).

 

C. Certaines qualités ne peuvent produire que le même, - non la qualité contraire. Ainsi, le chaud, le sec, le bien ( 335 d).

 

Conclusion. Le dialogue de SOCRATE avec POLEMARQUE permet de savoir ce que la justice n'est pas (335 e) : "(...) en aucun cas il n'est juste de faire du mal à quelqu'un" .

 

Rm. Cela ressemble mais ne se confond pas avec la charité chrétienne : il n'y a pas acceptation du mal reçu.

 

La définition de SIMONIDE le poète exprime le voeu du tyran ( 336 a) : le poète est le chantre de la tyrannie. Il met l'âme en désordre, éveille l'élément concupiscible, met l'injustice dans l'âme et, par là, met l'injustice dans la cité. Cela prépare l'intervention de THRASYMAQUE.

 

Rm. HOMERE est présenté comme le poète qui fait l'éloge du vol ( 334 a - b).

 


 

IV. L'opinion des sophistes et des rhéteurs. SOCRATE et THRASYMAQUE (336 b - 353 e).

 

Prologue. (336 b - 338 c).

 

1. Le portrait d'un sophiste THRASYMAQUE.

 

- 1. Un homme violent.

A. Les métaphores animales dépeignent son comportement violent : "bête fauve" (336 b) ; "un lion" (341 c) ; mais aussi le loup : "je crois que, si je ne l'avais pas regardé le premier, j'aurais perdu la parole" (336 d).

B. Il fait montre d'impertinence : "Voilà , s'écria - t - il, le talent de SOCRATE : il ne veut, lui, rien enseigner ; mais il va partout s'instruire auprès des autres, sans même leur en savoir gré" (338 a - b).

 

- 2. Un disputeur.

A. Il veut avoir raison : "THRASYMAQUE avait tenté de jeter le grappin sur la discussion" ; "je ne suis pas homme à me payer de pareilles balivernes" (336 d) ; "je vois clair dans ton jeu déloyal, et, démasqué, tu ne me battras pas de vive force dans la dispute" (341 b) ; "je vois clair dans ton jeu déloyal, et démasqué, tu ne me battras pas de vive force dans la dispute" (341 a - b).

B. Il veut avoir raison devant tous : "j'avais prédit à la compagnie" (337 a) ; "Pour THRASYMAQUE, on voyait bien qu'il avait envie de parler, afin de se faire applaudir" (338 a) ; "Eh bien ! qu'attends - tu pour applaudir ?" (338 c).

C. Un homme présomptueux : "dénigre et chicane - moi là dessus, si tu le peux ; je te donne libre carrière ; mais tu n'es pas de taille" (341 b)

 

- 3. Un sophiste.

A. Il se fait payer pour ses leçons : "Tu es bien bon, dit - il ; mais outre la peine d'apprendre, tu paieras aussi de l'argent" (337 d).

 

B. Il ne croit pas à la vérité des thèses qu'il défend : "- Que t'importe, répliqua - t - il que ce soit ou non le fond de ma pensée ? réfute moi seulement"(349 a).

 

2. Portrait de SOCRATE.

 

- 1. L'homme de sang - froid : il sait désamorcer la rage de THRASYMAQUE (337 a - b).

 

- 2. Un homme ironique : il se moque discrètement de THRASYMAQUE : "C'est donc de la pitié que vous autres, les habiles, devez avoir pour nous, bien plutôt que de la colère" (337 a).

 

- 3. Un philosophe.

A. Il cherche la vérité et non pas l'approbation : "Tu sais bien que, si nous cherchions de l'or, nous ne serions pas disposés à nous incliner l'un devant l'autre et à compromettre nos chances d'en trouver" (336 e).

B . Il veut savoir : "au lieu de nous appliquer de tout notre sérieux à la découvrir" (336 e) ; "Sois persuadé, cher ami, que nous y mettons tous nos soins" (336 e).

C. SOCRATE est un homme d'examen : "J'attends d'avoir compris, dis - je, ce que tu veux dire ; pour le moment je ne comprends pas encore" (338 c) ; "A présent, dis - je, j'ai compris ce que tu veux dire ; mais est - ce vrai ou non ? c'est ce que je vais tâcher d'examiner" (339 a) ; "Si elle est importante, c'est un point qui n'est pas encore éclairci ; ce qui est évident, c'est qu'il faut examiner si tu as raison (...) Voilà ce que j'ignore et qu'il faut examiner" (339 b).

 

1. Première définition : la justice est l'intérêt du plus fort (338 c - 339 e).

 

- 1. Premier exposé de la thèse : "Je soutiens, moi, que la justice n'est autre chose que l'intérêt du plus fort" (338 c).

 

- 2. Premier examen de la thèse : en quoi et pour quoi le plus fort est - il le plus fort ? (338 c - d).

Rm. La comparaison avec POULYDAMAS : Le plus fort est fort dans l'exercice d'un sport et dans la perspective de la victoire.

 

- 3. Deuxième exposé de la thèse (338 d - 339 a) : "c'est l'intérêt du gouvernement constitué" (339 a).

A. Ce qui fait l'originalité de cette définition : la définition est politique ; la justice est portée sur le plan collectif et non pas sur le plan individuel ; la justice a trait aux affaires de l'Etat.

B. Les étapes de l'exposé :

- 1°. THRASYMAQUE présente les formes de constitution : "ne sais - tu pas , dit - il, que les différents Etats sont ou monarchiques, ou démocratiques, ou aristocratiques ?" (338 d).

- 2°. Dans chaque constitution le pouvoir appartient au gouvernement : "Or dans tout Etat la force appartient au gouvernement constitué" (338 d).

- 3°. Principe n°1 : le gouvernement établit des lois dans son intérêt : "tout gouvernement établit toujours les lois dans son propre intérêt" (338 e).

- 4°. Principe n°2 : le gouvernement a le pouvoir de faire appliquer ses lois : "si quelqu'un les transgresse, ils le punissent comme violateur de la loi et de la justice" (338 e).

- 5°. Extension de la définition : "Or c'est ce pouvoir qui a la force ; d'où il suit pour tout homme qui sait raisonner que partout c'est la même chose qui est juste, je veux dire l'intérêt du plus fort" (339 a).

 

- 4. Examen de la première définition dans son deuxième exposé. (339 b).

A. Obéir est juste : "Dis - moi, tu soutiens bien, n'est - ce pas? que l'obéissance fait partie de la justice ?" (339 b).

Rm. SOCRATE fait concéder à THRASYMAQUE qu'obéir fait partie de la justice. Or, faire partie ce n'est pas être.

B. Les gouvernements sont faillibles (339 c - d) : "Or les chefs sont - ils infaillibles dans leurs Etats respectifs, ou peuvent - ils se tromper ?" (339 c).

C. Conséquence : il est juste d'obéir à une loi nuisible au gouvernement (339 d - e).

"Il est donc juste, selon toi, de faire non seulement ce qui est utile au plus fort, mais le contraire, ce qui lui est nuisible ?" (339 d).

 

Intermède. 339 e - 340 c. POLEMARQUE et CLITOPHON interviennent, reprennent pour leur part le dialogue tenu et le résument, relancent le débat. Le livre I de la Rép. est un dialogue vivant.

Pour POLEMARQUE, THRASYMAQUE a soutenu qu'il est juste que les sujets nuisent au gouvernement quand les lois instituées par ce gouvernement lui sont préjudiciables.

Pour CLITOPHON, THRASYMAQUE a soutenu qu'il est juste d'obéir.

 

POLEMARQUE insiste sur la conséquence de la thèse de THRASYMAQUE ("De ces aveux il résulte que (...)" 340 b) ; CLITOPHON insiste sur le principe de la thèse de THRASYMAQUE ("Mais, reprit CLITOPHON, par l'intérêt du plus fort THRASYMAQUE a voulu dire ce que le plus fort juge être son intérêt : c'est là ce que le plus faible doit faire et c'est en cela que THRASYMAQUE a fait consister la justice" 340 b).

La définition de THRASYMAQUE manque de clarté : "Ce n'est pas ainsi qu'il s'est exprimé, dit POLEMARQUE" (340 b).

 

2. Deuxième définition : la justice est l'intérêt vrai du plus fort (340 c - 342 e).

 

- 1. Exposé de la thèse (340 d - 341 a) : "la justice consiste à faire ce qui est utile au plus fort" (341 a).

Les étapes de l'exposé :

A. THRASYMAQUE, - encourant le même reproche que celui qu'il adressait à SOCRATE4 -, recourt à des exemples : le médecin ; le calculateur ; le grammairien. Il s'agit d'art, c'est - à - dire de connaissances appliquées. Elles produisent des effets et non des oeuvres .

B. Le savoir en tant que savoir est certain : "aucun d'eux, en tant qu'il mérite ce nom, ne se trompe jamais" (340 d).

C. L'erreur vient d'un manque de savoir, d'un défaut de savoir : l'erreur arrive lorsque le savoir est absent et fait défaut : "aucun artiste ne se trompe ; car il ne se trompe qu'autant que son art l'abandonne, et en cela il n'est plus artiste" (340 e).

Le technicien est infaillible de la sorte, THRASYMAQUE pare l'objection de SOCRATE (cf. 339 c - d).

D. Conséquences :

- 1°. le gouvernement ne se trompe jamais : "le chef d'Etat, en tant que chef d'Etat, ne se trompe pas" 340 e - 341 a.

- 2°. il prescrit ce qui lui est avantageux : "s'il ne se trompe pas, il érige en loi ce qu'il y a de meilleur pour lui, et que c'est là ce que doit faire celui qui lui est soumis" (341 a).

 

Rm. Le gouvernement est un art : il devrait alors s'apprendre.

 

- 2. Examen de la thèse ( 341 c - 342 e).

A. Trois thèses reconnues par THRASYMAQUE :

- 1° Chaque art a une spécialité et une seule (341 c - d) : l'art du médecin consiste à soigner, l'art du pilote consiste à commander.

- 2°. Chaque art veut l'intérêt de ce qui fait l'objet de sa spécialité (341 d).

- 3°. Chaque art veut la perfection et ainsi il se suffit (341 d - 342 c) : "vu qu'aucun art ne comporte ni imperfection ni erreur d'aucune sorte, qu'un art ne doit chercher que l'intérêt du sujet auquel il s'applique, tandis que lui - même, s'il est un art véritable, est incorruptible et pur, aussi longtemps qu'un art, au sens strict du mot, reste intégralement ce qu'il est" (342 b).

Rm. le paradigme de l'art médical.

 

B. Les conséquences (342 c - e) :

- 1°. nulle science n'ordonne ce qui est avantageux au plus fort ; une science ordonne ce qui est avantageux au plus faible : "Ainsi aucune science ne propose et n'ordonne ce qui est avantageux au plus fort, mais ce qui est avantageux à l'inférieur et au subordonné ?" (342 c).

- 2°. Nulle science cherche un intérêt extérieur à ce qu'elle est : "aucun chef, en tant que chef, ne se propose et n'ordonne ce qui est utile à lui - même, mais ce qui utile à celui qu'il commande et pour qui il exerce son art, et c'est en vue de cet homme et de ce qui lui est avantageux et convenable qu'il dit tout ce qu'il dit et fait tout ce qu'il fait" (342 e).

 

3. Troisième définition : la justice est l'avantage du plus fort. (343 b - 348 b).

 

- 1. Exposé de la thèse (343 b - 344 c). THRASYMAQUE conteste le point : Chaque art veut l'intérêt de ce qui fait l'objet de sa spécialité (341 d).

 

A. Le plus fort cherche son avantage exclusivement et non pas principalement : "tu t'imagines que ceux qui gouvernent les Etats, j'entends ceux qui gouvernent véritablement, ont à l'égard de leurs subordonnés d'autres sentiments que ceux qu'on peut avoir pour des moutons, et que nuit et jour ils sont occupés d'autre chose que des moyens de tirer d'eux un profit personnel" (343 b).

Rm. Le chef d'Etat est comparé au berger et le peuple au troupeau. Pourquoi cette comparaison ?

B. Portrait comparatif du juste et de l'injuste (343 d - 344 a) . L'injuste est supérieur au juste : dans les conventions (343 d) ; dans les affaires publiques (343 d); dans l'exercice des charges (343 e); dans ses rapports avec les parents (343 e).

Il s'agit de peindre la justice non plus du point de vue collectif mais du point de vue singulier : "Voilà l'homme qu'il faut considérer, si tu veux discerner combien dans le particulier l'injustice est plus avantageuse que la justice" (344 a).

Rm. L'argument est classique : comment expliquer les déboires du juste ?

 

C. L'injustice achevée ou l'injustice parvenue à réaliser son essence : la tyrannie ( 344 a - c).

- 1°. L'injustice est source de bonheur : "celle qui met l'homme injuste au comble du bonheur" (344 a).

- 2°. La tyrannie est l'objet du désir et elle comble les désirs : "la tyrannie qui ne s'empare pas en détail du bien d'autrui, mais qui l'envahit d'un seul coup ce, sans distinction de ce qui est sacré ou profane, public ou privé" (344 a). Désir et injustice vont de pair chez PLATON5 .

- 3°. Mieux vaut commettre l'injustice que de subir l'injustice : "si on blâme l'injustice, ce n'est pas qu'on craigne de la pratiquer, c'est qu'on craint de la subir" (344 c). Plus l'injustice est grande plus elle est redoutée et plus elle comble qui la commet. THRASYMAQUE va à rebours de la thèse socratique.

Cette prétendue supériorité de l'injustice sur la justice sera reprise et réfutée en 351 a - 352 c.

 

Rm. La thèse de THRASYMAQUE rappelle celle de CALLICLES dans le Gorgias (483 a - 484 c). Comment penser les rapports de la justice et de la force ? Cf. PASCAL. Pensées. B 298 ; ROUSSEAU. Du contrat social. I, 3 "Du droit du plus fort".

 

Intermède ( 344 d - 345 b). A la macrologie6 de THRASYMAQUE ("après avoir, comme un baigneur, versé sur nos oreilles la masse énorme de son discours"), SOCRATE invoque l'importance de la question débattue pour amorcer une analyse de la thèse avancée par le sophiste : "Crois - tu donc n'avoir entrepris qu'une chose de peu d'importance, et non la règle de conduite que chacun doit suivre pour tirer de la vie le meilleur parti ?" (344 e).

 

- 2. Examen de la thèse (345 b - 347 e).

A. La thèse de THRASYMAQUE conjoint deux arts dans l'exercice de l'art du chef de l'Etat : l'art du gouvernement et l'art du mercenaire (345 c - e).

THRASYMAQUE se contredit ou du moins revient sur sa position initiale (341 c - d) : chaque art a une spécialité et une seule (l'art du médecin consiste à soigner, l'art du pilote consiste à commander).

B. SOCRATE propose un contre - exemple : les gouvernants assument à contre coeur et contre un dédommagement leur tâche de gouvernement : "t'imagines - tu qu'il le fassent volontairement ? (...) Mais les autres charges publiques, THRASYMAQUE, repris - je, n'as - tu pas remarqué que personne ne consent à les exercer pour le plaisir, mais que l'on exige un salaire, parce qu'on ne pense pas servir son intérêt personnel, mais celui des administrés ?" (345 e).

C. SOCRATE revient sur la spécialité de chaque art (346 a - c) :

- 1°. Chaque art a une fonction au plus : "Chaque art ne nous procure - t - il pas une sorte d'avantage particulier et non commun à tous ..." (346 a).

- 2°. C'est par accident que chaque art peut procurer l'effet propre en réalité à un autre art (346 a - c).

- 3°. Si chaque art obtient un avantage pécuniaire, c'est parce que s'ajoute à sa spécialité propre la spécialité d'un autre art : la spécialité de l'art du mercenaire : "l'avantage des artistes, quand ils touchent un salaire, leur vient de ce qu'ils ajoutent à leur art l'art du mercenaire" (346 c).

- 4°. Si chaque art obtient un avantage pécuniaire, c'est par accident : l'art peut s'exercer bénévolement : "Mais ne rend - il pas de services, alors même qu'il l'exerce gratuitement ?" (346 e).

 

- 3. Conclusions (346 e - 347 e).

A. Première conclusion : chaque art cherche le bien de son objet. "aucun art ni aucun commandement ne procure ce qui est avantageux à lui - même ; il ne procure et ne commande (...) que ce qui est avantageux au sujet commandé, parce qu'il n'a en vue que le bien de ce sujet, qui est le plus faible, et non celui du plus fort" (346 e).

B. Deuxième conclusion : le dédommagement apporté à celui qui gouverne (346 e - 347 e).

- 1°. Les deux salaires : argent ou honneur ; punition (347 a).

- 2°. Ce qui décidera le plus juste à gouverner (347 b - d) : le refus d'exercer les charges leur est inspiré par la honte qui s'attache à ces activités : "Ne sais - tu pas que l'amour des honneurs et des richesses passe pour une chose honteuse et l'est en effet ?" (347 b).

Ce dégoût sera surmonté par un autre sentiment : la crainte. La crainte est crainte de la punition : "il faut qu'une punition les contraigne à prendre part aux affaires" (347 e). Et : "la punition la plus grave, c'est d'être gouverné par un plus méchant que soi" (347 c).

- 3°. De l'inutilité d'un gouvernement dans une Cité composée de gens de bien (347 d - e). Une Cité de justes n'est cependant pas la Cité juste, - celle que brossera PLATON dans le livre de la République, qui demande des gouvernants.

 

- 4. Le sort du juste (347 e - 348 b). Question de méthode : comment conduire le débat ? (348 a - b).

 

4. Quatrième définition : l'injustice est une vertu. (348 b - 354 a).

 

A. Première partie : l'injustice est - elle une vertu ? (348 b - 350 c).

 

- 1. Exposé de la thèse : l'injustice est une vertu (348 c - 349 a).

A. THRASYMAQUE opère pour défendre sa thèse un renversement des valeurs : "ce qui me confond c'est que tu classes l'injustice avec la vertu et la sagesse, et la justice avec les qualités contraires" (348 d).

B. Cette thèse peut - elle être raisonnablement défendue ? (349 a - b) : "il me paraît réellement, THRASYMAQUE, que ce n'est point raillerie de ta part et que c'est bien le fond de ta pensée que tu nous livres. - Que t'importe, répliqua - t - il que ce soit ou non le fond de ma pensée ? réfute moi seulement"(349 a).

 

- 2. Examen de la thèse ( 349 b) :

A. Le juste veut l'emporter sur l'injuste seulement ; l'injuste veut l'emporter sur le juste et sur l'injuste (349 b - d).

Le juste veut l'emporter sur son contraire seulement ; l'injuste veut l'emporter sur son semblable et sur son contraire.

B. L'injuste ressemble au sage et au bon ; le juste ne ressemble pas au sage et au bon (349 d).

C. Chacun est tel que celui à qui il ressemble (349 d).

D. Le savant veut l'emporter sur l'ignorant, non sur le savant : l'ignorant veut l'emporter sur le savant et sur l'ignorant (349 e - 350 b).

 

- 3. Conclusions (350 b - c) :

A. Le savant est sage et bon : le savant veut l'emporter sur le contraire ; le méchant veut l'emporter sur son semblable et sur son contraire.

B. Le juste ressemble à l'homme sage ; l'injuste ressemble à l'homme méchant (350 b - c).

C. Comme chacun est tel que celui à qui il ressemble (349 d), le juste est sage ; l'injuste n'est pas sage (350 c).

 

Intermède (350 c - e) : THRASYMAQUE rougit : "je vis alors ce que je n'avais jamais vu, THRASYMAQUE rougir" (350 d).

Le dialogue reprend d'une nouvelle manière : THRASYMAQUE quitte le débat : "Laisse - moi donc parler à ma guise, ou, si tu veux interroger, interroge, et moi, comme on en use avec les vieilles femmes qui font des contes, je laisserai dire et je répondrai oui et non par un signe de tête" (350 e).

 

B. Deuxième partie : l'injustice est - elle plus forte que la justice ? (350 e - 352 c).

 

- 1. Exposé de la thèse (351 e - 351 a). La thèse exposée en 344 c : "Conclus, SOCRATE, que l'injustice, poussée à un degré suffisant, est plus forte, plus digne d'un homme libre, plus royale que la justice (...)"est réexposée : "Il a été dit à un moment que l'injustice était plus puissante et plus forte que la justice" et suivie d'une réfutation : "elle [la justice] est plus forte que l'injustice, puisque l'injustice est ignorance évidente : "Mais je n'userai pas, THRASYMAQUE, d'une démonstration aussi simple" (351 a).

 

- 2. Examen de la thèse (351 a - e).

A. L'Etat injuste soumet d'autres Etats au moyen de la justice (351 b - c) : "est - ce qu'un Etat qui se rend maître d'un autre peut exercer sa domination sans employer la justice, ou s'il sera contraint d'y avoir recours ?" (351 b).

B. La justice amène la concorde ; l'injustice amène la discorde. La justice est la condition de l'action efficace (351 c - e).

- 1°. Pour être injuste la bande de brigands doit respecter les règles de justice (351 c - d).

- 2°. L'injustice sépare deux hommes (351 e).

- 3°. L'injustice divise l'homme isolé (351 e).

 

- 3. Conclusions (351 e - 352 c).

A. L'injustice met dans l'impossibilité d'agir : elle divise l'homme et elle divise les hommes (352 a).

Rm. La justice est la même vertu dans l'individu comme dans la Cité. En cela THRASYMAQUE n'avait pas tort (338 d - 339 a).

B. L'injuste sera l'ennemi des dieux ; le juste sera l'ami des dieux (352 a - b).

C. L'injuste ne peut agir qu'avec l'aide de la justice (352 b - c) : "ceux qui sont complètement méchants et entièrement injustes sont par cela même dans une impuissance absolue de rien faire" (352 c).

 

C. Troisième partie : l'injuste est - il plus heureux que le juste ? (352 d - 354 a).

 

- 1. Exposé de la question en débat (352 d) : "Maintenant il faut examiner si le sort du juste est meilleur et plus heureux que que celui de l'injuste" (352 d).

L'importance de la question est soulignée : "il n'est pas question d'une bagatelle, mais de ce qui doit faire la règle de notre vie" (352 d).

 

- 2. L'examen de la question (352 d - 354 a).

A. Les principes avancés par SOCRATE pour la démonstration (352 d - 353 d) :

- 1°. La fonction propre (352 d - 353 a) : "tu comprends mieux ce que je disais tout à l'heure, quand je te demandais si la fonction d'une chose n'est pas ce qu'elle fait seule ou fait mieux que les autres" (353 a).

Rm. SOCRATE recourt à des paradigmes prélevés dans le domaine du vivant : le cheval ; les yeux (352 e) et dans le domaine de la technique: la serpette (353 a).

- 2°. Ce qui a une fonction a une vertu (353 b) : "Mais tout ce qui est chargé d'une fonction n'a - t - il pas aussi une vertu qui lui est propre ?" (353 b).

La vertu est ce qui permet la réalisation de la fonction propre.

- 3°. La fonction propre ne peut être remplie que par la vertu propre (353 b - d) : "les êtres chargés d'une fonction la remplissent bien par leur vertu propre, mal par le vice contraire" (353 c).

 

B. Application des principes avancés au cas de l'âme (353 d - e) :

-1°. L'âme a une fonction propre (353 d) : "L'âme n'a - t - elle pas une fonction, qu'aucune autre chose au monde ne peut remplir, comme diriger, commander, délibérer et toutes les choses du même genre ? A - t- on droit d'attribuer ces fonctions à autre chose qu'à l'âme, et ne faut - il pas dire qu'elles lui sont propres ?" (353 d).

- 2°. L'âme a une vertu : la justice est la vertu de l'âme (353 d - e) : "Est - ce que l'âme s'acquittera jamais bien de ses fonctions, THRASYMAQUE, si elle est privée de la vertu qui est propre, ou est - ce impossible ?" (353 e).

Rm. Cela n'est pas exactement démontré : il est démontré que la justice est une vertu de l'âme, non la vertu : "Ne sommes nous pas tombés d'accord que la justice est une vertu, et l'injustice un vice de l'âme  ?" (353 e).

- 3°. Pour exercer sa fonction, l'âme doit disposer de sa vertu propre et éviter le vice contraire : l'injustice (353 e) : "C'est donc une nécessité qu'une âme méchante gouverne et dirige mal, que la bonne au contraire s'acquitte bien de tout cela" (353 e).

Rm. Il n'y a pas d'intermédiaire entre le juste et l'injuste : qui n'est pas juste est injuste.

 

- 3. Conclusions (353 e - 354 a) :

A. Le juste vit bien ; l'injuste vit mal (353 e).

B. Le juste est heureux ; l'injuste est malheureux (354 a).

C. Il est avantageux d'être juste (354 a).

 

 


V. L'épilogue. Le festin de BENDIDIES. (354 a - c).

 

L'insatisfaction de SOCRATE :

- 1. L'impatience et la précipitation (354 b) font que la question n'a pas été épuisée : "Il me semble que j'ai fait comme les gourmands qui agrippent et goûtent tous les plats à mesure qu'on les sert, sans avoir mangé suffisamment du précédent" (354 b)

- 2. SOCRATE rappelle le débat tel qu'il a été conduit dans le livre I (354 b).

- 3. La nature de la justice demeure indéterminée : "car du moment que je ne sais pas ce qu'est la justice, je saurai encore moins si c'est, ou non une vertu, et si celui qui la possède est heureux ou malheureux" (354 c).

Il faut distinguer la nature d'une chose, la qualité de cette chose comme des conséquences qu'elle peut produire.


  1. Cf. : "'SOCRATE, dit leur plainte, est coupable de corrompre la jeunesse ; de ne pas croire aux Dieux auxquels croit l'Etat, mais à des Divinités nouvelles, qui en sont différentes'" PLATON. Apo. 24 b - c. Cf. 23 d.
  2. Cf. PLATON. Gorg. 490 e ; Bq. 221 e sur les exemples choisis par SOCRATE.
  3. Cf. : "Tu me dégoûtes, SOCRATE ; tu prends les choses de manière à dénaturer totalement ma définition", PLATON. Rép. I, 338 d.
  4. Cf. PLATON. Phr. 246 a - d., le mythe de l'attelage ailé.
  5. Cf. PLATON. Gorg. 449 c.

 


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