L'école et la famille.

L'idée de ce cours a été suggérée par M. Pascal BOUVIER, professeur au lycée d'ALBERTVILLE.

 

 

Introduction.

 

1. Un constat. L'école et la famille sont des communautés : plusieurs personnes vivent ensemble. Elles présentent cependant des différences.

 

2. Les problèmes.

A. L'école et la famille sont - elles des communautés de même nature ? Ainsi, peut - on dire de l'école qu'elle est une grande famille ou de la famille qu'elle est une petite école ?

B. Est - ce le même lien qui unit les membres d'une famille et les diverses personnes qui composent un établissement scolaire ?

C. Ces communautés ont - elles les mêmes mêmes buts et les mêmes fonctions ? Cela revient à demander à quoi elles servent exactement l'une et l'autre ?

D. Doit - on avoir la même attitude en famille et à l'école ?

 

 


I. Origine de la famille et de l'école.

 

Cela demande que l'on réponde à cette question : d'où vient l'école ? d'où vient la famille ?

 

1. D'où vient l'école ? d'où vient la famille ?

- 1. Pour qu'il y ait famille, il faut qu'il y ait union des sexes et procréation.

A. C'est la sexualité qui est à l'origine de la famille, la sexualité et sa conséquence : la reproduction.

B. Or la sexualité est une fonction naturelle, une fonction biologique. Les expressions populaires le rappellent : "les liens du sang" ; "la chair de ma chair".

C. La famille serait une communauté naturelle. Pour ARISTOTE, elle est l'origine de la Cité.

"Et la communauté achevée formée de plusieurs villages est une cité dès lors qu'elle a atteint le niveau de l'autarcie pour ainsi dire complète (…)",

ARISTOTE. Les Politiques. I, 2, 1252 b1 .

 

- 2. L'école n'existe que grâce à une décision humaine. L'école n'a pas toujours existé.

A. C'est une communauté qui a pour origine la société.

B. C'est même une communauté artificielle qui procède d'une volonté sociale.

C. Elle rassemble des personnes qui n'ont pas décidé de vivre ensemble>.

Conclusion. La famille serait une communauté d'origine naturelle ; l'école une communauté d'origine sociale. Est - ce sans nuances ?

 

2. La famille est aussi une institution sociale.

- 1. Le mariage. C'es l'union durable, légalement et socialement reconnue d'un couple qui est au principe de la famille.

Il n'existe pas de société humaine qui ne connaisse le mariage. Toutes les sociétés distinguent une union temporaire du mariage.

Rm. Les enjeux sociaux et politiques du PACS.

 

- 2. Le mariage est une union légale. Il s'ensuit plusieurs conséquences :

A. Le mariage n'unit pas nécessairement deux personnes de sexe opposé. Des sociétés reconnaissent des mariages polygames, polyandres ou homosexuels (les Navaho ; les Zuni).

Exemple 1 : chez les Nuer du SOUDAN, une femme stérile peut acquitter le prix de la fiancée pour acheter le mariage avec une jeune fille qu'elle épouse légalement. Elle lui choisit un homme, un étranger pauvre, un Dinka généralement, pour cohabiter avec elle et engendrer des enfants. Cet homme n'est le serviteur de la femme - époux. Les enfants sont ceux de la femme - époux ; ils l'appellent : "mon père". Elle leur transmet son nom et ses biens. Sa femme l'appelle : "mon époux" ; elle lui doit respect et obéissance.

Exemple 2. Chez lez Yoruba du NIGER, une commerçante riche épouse légalement une ou plusieurs jeunes filles, vierges de préférence, par le paiement de la compensation matrimoniale. Elle les envoie faire du commerce dans des villages éloignées. Elles peuvent se mettre en ménage, sans versement de dot, avec qui elles veulent, mais elles doivent prévenir leur femme - époux

Quand elles ont des enfants, et que ceux - ci ont cinq ou six ans, la femme - époux se présente devant les géniteurs et leur réclame les enfants qui sont légalement les siens, - ainsi que l'épouse. L'homme dupé accepte de payer une compensation financière pour garder au moins les enfants

B. Le mariage n'unit pas nécessairement des personnes vivantes. Il existe des mariages fantômes chez les Nuer.

Exemple. Chez les Nuer du SOUDAN, une famille peut être constituée par un homme mort sans descendance. La femme épousée au nom du mort par l'un de ses parents, le mari substitutif. Les enfants qui naissent de l'union sont socialement et légalement ceux du mort, du seul fait que le partenaire sexuel de la femme a prélevé sur le bétail du défunt le montant de la dot qu'il a versée en son nom.

Ce qui compte c'est la légalité du mariage, démontrée par le paiement du "prix de la fiancée", c'est - à - dire un trait non pas naturel, mais social et culturel.

Objection 1. On pourrait cependant objecter qu'une famille peut naître sans qu'il y ait mariage : il suffit qu'il y ait sexualité.

Objection 2. De quel nom appeler les enfants nés de la rencontre fortuite de deux personnes ? Forment - ils une famille ?

 

- 3. Le mariage condition non suffisante de la famille. Il peut y avoir famille sans que les enfants proviennent des suites de rapports sexuels des parents : tels sont les cas de l'adoption, de la FIVETE.

 

- 4. Réglementation de la sexualité. La sexualité de l'homme est réglementée. La prohibition de l'inceste est une règle universelle de l'humanité selon Claude LEVI - STRAUSS. Or c'est la société qui définit l'inceste. Certaines unions sont proclamées impossibles ou illégitimes.

Exemple : l'union d'OEDIPE et de JOCASTE est la cause de la peste dévastant THEBES, châtiment des dieux.

La prohibition de l'inceste a aussi une intention : permettre l'échange des femmes entre les sociétés. Elle est donc autant un don qu'un interdit.

Pour S. AUGUSTIN, c'est une loi de charité qui porte les hommes à étendre leurs alliances :

"Ainsi donc, après la première union del 'homme formé de la poussière, avec la femme tirée du flanc de l"homme, le genre humain ayant besoin de se multiplier par de nouveaux accouplements, à défaut d'autres hommes que les individus issus du premier couple, les frères épousèrent [224] leurs sœurs, alliance que l'antique nécessité excusait, et qui maintenant serait d'autant plus criminelle que la religion l'interdit. Et cette défense est fondée sur une raison très juste, celle de la charité. C'était le plus précieux intérêt des hommes de multiplier entre eux les liens de l'affection, et loin de concentrer les alliances sur un seul, de les diviser plutôt par tête pour embrasser le plus grand nombre possible dans la chaîne sociale. Père et beau - père sont des noms qui expriment deux alliances. Que le père et le beau - père soient deux hommes, la charité se partage et s'étend"

S. AUGUSTIN. La Cité de Dieu. XV, XVI2 .

Rm. En faveur de l'inceste, les Stoïciens et les Cyniques.

 

3. L'école est exclusivement, toutefois, une institution sociale et culturelle.

- 1. La famille est d'abord une communauté d'origine naturelle : il faut d'abord qu'il y ait sexualité pour qu'il y ait famille.

De plus, peut - on concevoir une famille composée d'une pluralité de personnes absolument étrangères les unes aux autres ?

Rm. Les familles dites recomposées sont recomposées par une nouvelle union sexuelle.

 

- 2. Comme toute communauté d'origine naturelle (essaim des abeilles, termitière, meute), la famille humaine a une mort : le départ des enfants qui fondent à leur tour une famille (HEGEL. PhD. § 177), mais aussi la mort des parents (HEGEL. PhD. § 178) ou leur séparation.

Cependant le départ des enfants est la mort naturelle de la famille car elle est destinée à perpétuer l'espèce.

 

- 3. Sous ces deux aspects, l'école se distingue de la famille : pas de société fondée par la sexualité ; pas de suppression de l'école par le renouvellement des générations des élèves ou des professeurs.

Depuis 1963, le lycée de l'Oiselet demeure en dépit des décès, des départs des uns et des autres.

 


 

II. Nature de la famille et nature de l'école.

 

Ceci répond à la question : qu'est - ce que l'école ? qu'est - ce que la famille ?

 

1. Renversement sémantique.

Au sens contemporain, la famille est le lieu des loisirs, l'école le lieu du travail. Ainsi, on n'est pas chez soi au lycée.

 

- 1. On peut certes travailler dans sa famille, mais ce travail ne produit que des valeurs d'usage. Faire la vaisselle, c'est faire pour soi - même la vaisselle ou bien pour rendre service. C'est toute la différence qu'il y a entre faire la vaisselle et faire la plonge qui entre dans la production de valeur d'échanges.

On peut travailler en famille, au sein d'une même entreprise. Mais les rapports ne sont pas les mêmes dans la famille et dans l'entreprise familiale.

Cependant la famille apparaît comme le lieu du repos, le lieu où l'on retourne après le travail.

 

- 2. Mais famille vient du familia, de famulus : le serviteur. Chez les romains, la famille est l'ensemble des esclaves et des serviteurs vivant sous un même toit, par opposition à la gens. La famille désigne ensuite la maison tout entière, maître d'une part, et femme, enfants, serviteurs vivant sous sa domination d'autre part.

Ainsi domestique vient de domus : maison.

La cellule familiale chez le romains est une cellule économique.

 

- 3. Mais école vient de schola qui veut dire : loisir, occupation d'un homme de loisir.

A. L'école est l'occupation de l'homme qui est de loisir, qui est débarrassé du souci des tâches ménagères et des travaux serviles.

Cf. le portrait de l'homme de loisir in PLATON. Théétète.

B. Il faut distinguer : être de loisir et avoir des loisirs.

C. Le vrai loisir consiste dans l'étude, la spéculation.

SENEQUE. De la brièveté de la vie. XIV.

Rm. L'opposition otium / negotium a subsisté dans notre langue : le négoce est le temps des affaires. Le negotium est le temps des hommes occupés, pris en possession ou en otage par leurs affaires. Ils sont étrangers à eux - mêmes et subissent le fardeau d'activités où ils ne sont pas eux - mêmes.

MARX évoquera l'aliénation.

 

Conclusion. Il y a donc un complet renversement sémantique depuis l'origine : la famille est un lieu de travail ; l'école, le lieu des hommes qui sont de loisir.

 

2. Les liens.

- 1. Les sentiments sont les liens qui unissent les membres de la famille. La famille est le milieu de l'affectivité : l'amour et la piété sont les deux sentiments constants. Il y a donc place pour le pardon, toujours accordé.

Rm. Et la haine ? ne serait - elle pas autre chose qu'un amour qui ne s'est pas compris ?

 

- 2. L'école en revanche n'a que faire des sentiments. Les élèves ne choisissent pas leurs camarades qui leur sont imposés par des considérations géographiques (la carte scolaire), et des considérations d'âge et de niveau. Ils ne choisissent pas davantage leurs professeurs.

 

- 3. Conséquences.

A. L'école est un lieu d'indifférence. Le professeur ne fait pas de diffférence entre ses élèves : politique, religieuse, ethnique, sociale, philosophique. C'est peut - être cela la laïcité.

B. L'indifférence n'est pas le désintérêt ni le mépris.

C. Le professeur ne fait pas de sentiments : il attend de ses élèves qu'ils fassent ce pour quoi ils sont là : ponctualité, assiduité, travail.

Rm. Il existe une forme d'amour qui refuse la liberté ; l'indifférence est la condition de la liberté.

 

3. La hiérarchie.

- 1. L'autorité du père. Le père tient son autorité du fait qu'il a engendré sa progéniture ; il est celui qui donne l'interdit ; il est celui qui prend soin avec la mère du développement de l'enfant.

 

- 2. L'autorité du professeur. Son pouvoir lui est conféré par l'établissement, par le règlement intérieur de l'établissement, par l'Etat. Il est un fonctionnaire : il exécute ce qui lui est demandé. Mais aussi est - il indépendant des pressions sociales et politiques qui s'exerceraient sur lui s'il était tributaire des dons des parents.

Exemple. Le sophiste PROTAGORAS demandait à ses disciples de se rendre au temple d'APOLLON et de fixer sous serment le montant de la somme qu'ils estimaient devoir à leur maître.

 

- 3. Le comportement de l'enfant. L'enfant ne doit pas les mêmes sentiments et il ne doit pas avoir les mêmes attitudes envers le père et envers le professeur.

A. Le respect d'établissement est dû à la fonction exercée et à la position sociale occupée par un homme. Il ne va pas à la personne mais à la place sociale qu'elle occupe. Il est donc extérieur et même étranger à la personne.

Ce respect est exigible sous peine de sanction.

Exemple : le soldat respecte le capitaine, c'est - à - dire : il respecte une fonction manifestée par des galons, un uniforme.

"Aux grandeurs d'établissement, nous leur devons des respects d'établissement, c'est - à - dire certaines cérémonies extérieurs extérieures qui doivent être néanmoins accompagnées, selon la raison d'une reconnaissance intérieure de la justice de cet ordre, mais qui ne nous font pas concevoir quelque qualité réelle en ceux que nous honorons de cette sorte. Il faut parler aux rois à genoux ; il faut se tenir debout dans la chambre des princes. C'est une sottise et une bassesse d'esprit que de leur refuser ces devoirs"

PASCAL. Discours sur la condition des grands. II3 .

B. L'estime va à la personne, à ses qualités morales4 . L'estime ne peut pas être exigée. Elle se commande pas.

"Mais pour les respects naturels qui consistent dans l'estime, nous ne les devons qu'aux grandeurs naturelles ; et nous devons au contraire le mépris et l'aversion aux qualités contraires à ces qualités naturelles. Il n'est pas nécessaire, parce que vous êtes duc, que je vous estime ; mais il est nécessaire que je vous salue. Si vous êtes duc et honnête homme, je rendrais ce que je dois à l'une et à l'autre de ces qualités. Je ne vous refuserai point les cérémonies que mérite votre qualité de duc, ni l'estime que mérite celle d'honnête homme"

PASCAL. Discours sur la condition des grands. II4.

 

 


 

III. Fonctions de l'école et fonctions de la famille.

 

L'école et la famille semblent avoir les mêmes buts : protéger l'enfant, le préparer à l'intégration sociale, l'éduquer.

 

1. La protection de l'enfant.

- 1. La protection offerte par la famille. La famille protège l'enfant en lui apportant une sécurité matérielle et affective.

 

- 2. La protection offerte par l'école. L'école protège du monde du travail.

A. Les sanctions à l'école ne mettent pas en péril l'élève : un mauvais devoir peut être rattrapé, la mauvaise note peut être compensée, l'heure de retenue ne prive pas l'élève de ses droits.

Il y a toujours place pour une seconde fois à l'école. Le doublement en est une illustration.

Il y a un droit à l'erreur qui est reconnu à l'élève. L'école est le lieu de l'essai, de la reprise, de l'exercice. On ne peut pas reprocher à l'élève de s'être trompé, mais on lui reprochera de s'être laissé tromper par son inattention ou par sa paresse.

Rm. Le droit à l'erreur n'est pas un droit à la faute. L'élève qui n'agit plus en tant qu'élève est sanctionné par l'exclusion.

B. Le monde du travail est asservi aux nécessités de la productivité : les sanctions frappent le travailleur dans sa condition d'homme : suspension de salaire, exclusion, chômage.

Les sanctions du monde du travail sont irrévocables.

Rm. Rendre un mauvais devoir n'expose pas aux mêmes sanctions que livrer une pièce défectueuse.

 

2. La préparation à l'intégration.

- 1. La famille prépare à l'intégration sociale par la fratrie : le frère ou la sœur sont les premiers éléments de la rencontre d'autrui. Il faut apprendre à partager l'amour des parents, la chambre et les jouets.

 

- 2. L'école prépare à l'intégration sociale en donnant à des élèves d'une même tranche d'âge les mêmes chances de parvenir au diplôme : le cours est le même pour tous les élèves ; pas de favoritisme.

 

- 3. L'école et le monde du travail. On reproche à l'école de ne pas préparer au monde du travail. L'école doit - elle former des hommes, des citoyens, des travailleurs ?

 

3. L'éducation.

L'école et la famille transmettent - elles les mêmes connaissances ?

 

- 1. Education et instruction. La famille éduque, ou le devrait ; l'école instruit, ou le devrait.

A. Eduquer, c'est transmettre des valeurs : ce qui est bien, ce qui est juste. Ce rôle est conféré par la société à la famille.

B. Instruire, c'est transmettre des connaissances. C'est la raison d'être de l'école. Les parents ne peuvent pas tout savoir ; la diversité des professeurs permet la richesse des enseignements.

C. Eduquer transforme la conduite ; instruire transforme la compréhension du monde.

 

- 2. Ecole et éducation. L'école peut - elle se défaire d'une tâche éducative ? En 1932, le Ministère de l'Instruction Publique devient le Ministère de l'Education Nationale.

Exemple : pourquoi instruction civique et pourquoi éducation physique et sportive ?

Instruire aussi éduque : la conduite est d'autant plus fortement transformée que les connaissances se sont élargies. Pour changer les mœurs, il faudrait préalablement changer les modes de compréhension du monde. Ouvrir une école, c'est fermer une prison.

"Nul n'est méchant volontairement" selon le mot de SOCRATE. Nul ne cherche à faire le mal ; le méchant se trompe sur ce qu'il tient être un bien. Mieux instruit il aurait agi autrement et il aurait bien agi.

 

- 3. L'élève. Quel est son statut ?

A. Elever : élevage ? L'élève serait élevé ou plutôt dressé dans l'intérêt de l'éleveur. C'est la conception du sophiste THRASYMAQUE dans la République de PLATON.

"Les services que l'on peut exiger des enfants, ne doivent pas avoir d'autre but que leur éducation et doivent avoir un rapport avec elle. Ces services ne doivent pas avoir un but qui leur est propre, car la situation immorale, c'est l'esclavage des enfants"

HEGEL. Principes de la philosophie du droit. § 174, add5 .

B. Elever : élévation ? L'élève s'élèverait constamment au - dessus de lui - même grâce aux connaissances qu'il acquiert en cours. L'éducation se fait donc dans son intérêt.

Exemple : l'enfant à la Maternelle apprend à maîtriser ses besoins, ses désirs.

 


 

Elever, c'est élever à la liberté et à l'autonomie. L'adolescent qui comprend mieux le monde dans lequel il vit s'élève en se défaisant de son ignorance. Ce n'est pas le moindre paradoxe de l'école que de vouloir apprendre à l'élève à être autonome.


  1. Cf. ARISTOTE (1990 b), p. 90.
  2. Cf. AUGUSTIN (1994), p. 222 - 223.
  3. Cf. PASCAL (1985), p. 232.
  4. KANT. Fondements de la métaphysique des mœurs. II in KANT (1979), p. 149.
  5. Cf. PASCAL (1985), p. 232.
  6. Cf. HEGEL (1982), p. 208, n. 26.


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