La solitude.

Ce que la solitude peut nous apprendre sur notre relation à autrui.

 

A. Un exemple.

 

"Un jour que j'allai à mon canot, je découvris très distinctement sur le sable les marques d'un pied nu : jamais je ne fus saisi d'une plus grande frayeur ; je m'arrêtai tout court comme si j'eusse été frappé de la foudre, ou comme si j'eusse eu quelque apparition. Je me mis aux écoutes, je regardai tout autour de moi ; mais je ne vis et n'entendis rien. Je montai sur une petite éminence pour étendre ma vue au loin, j'en descendis et j'allai au rivage ; mais je n'aperçus rien de nouveau, ni aucun autre vestige d'homme que celui dont je viens de parler"1 .

Daniel DE FOE. Robinson CRUSOE. Chapitre X, p. 132 - 1332 .

 

Le récit de ROBINSON sera interprété comme une allégorie.

 

1. La surprise.

- 1. L'étonnement. La première rencontre avec autrui est surprenante, inattendue ("jamais je ne fus saisi d'une plus grande frayeur" ; "je m'arrêtai tout court comme si j'eusse été frappé de la foudre")3 . Cette rencontre qui nous semble la plus familière est la rencontre la plus extra - ordinaire. Nous naissons entourés des autres : les parents ; puis les camarades. Mais cette présence ne semble pas aller de soi. L'expérience de ROBINSON est celle de la re - découverte d'autrui.

- 2. Comment expliquer la présence d'autrui ? La première question métaphysique selon LEIBNIZ : "Pourquoi y a t - il quelque chose plutôt que rien ?". Mais elle pourrait tout aussi bien être : "Pourquoi y a - t - il autrui et pourquoi ne sommes nous pas seuls ?"

L'état de pure nature imaginé par ROUSSEAU est un état où les hommes vivent seuls4 . Les besoins les séparent ; la nature abondante pourvoit à leurs besoins limités.

- 3. Comment passer du moi au toi. La découverte de l'empreinte est surprenante pour ROBINSON qui doit passer de la considération de sa seule personne à la considération brutale de la présence de l'autre. Cette découverte peut fournir le symbole de la sortie hors du solipsisme5.

RM. Comment savoir que je suis en présence d'un être qui est le même que moi ? - ROBINSON se dispose à tuer des sauvages6 . De même, dans le livre de VERCORS, qui ou quoi est tué 7 ?

ROBINSON mesurera l'empreinte du pied avec son propre pied8. L'autre est celui avec qui je peux me mesurer ; l'autre est ce qui ne peut pas être ramené à moi malgré sa ressemblance.

 

2. La présence d'autrui.

- 1. Une empreinte. ROBINSON n'est pas immédiatement en présence d'autrui ; il est en présence de traces. Dans le livre, ces traces sont : les empreintes, les ossements sur la grève ; les images données par la longue- vue.

- 2. Absence ou présence d'autrui. ROBINSON est en présence de l'absence d'autrui : "comme si j'eusse eu quelque apparition"9. Les deux premières rencontres avec autrui se font par l'intermédiaire d'une empreinte et des ossements10 .

Une empreinte n'est pas le pied d'autrui ; les ossements sont des restes : autrui était là, il n'y est plus.

- 3. Interprétation. L'empreinte n'est pas la connaissance immédiate de la présence d'autrui ; elle est le signe d'une présence.

Le signe est toute chose mise à la place d'une autre selon un rapport naturel (indice : la fumée est l'indice du feu), selon un rapport conventionnel (symbole : le cèdre du drapeau libanais, la croix chrétienne), selon un rapport arbitraire (signe : le signe linguistique, le mot).

L'empreinte est l'indice de la présence d'autrui : pour ROBINSON, autrui n'est pas immédiatement connu. La connaissance d'autrui requiert ainsi une opération intellectuelle : une inférence11.

RM. Comment connaissons - nous autrui ? Comment savons - nous que nous sommes en présence d'autrui et non pas face à un objet ? Ainsi :

 

"(...) que vois - je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des manteaux, qui peuvent couvrir des spectres ou des hommes feints qui ne se remuent que par ressorts ? Mais je juge que ce sont de vrais hommes (...)"

DESCARTES. Méditations métaphysiques. IIème méditation 12.

 

3. L'ambivalence de ROBINSON.

La présence d'autrui est à la fois désirée et redoutée :

"La seule vue d'un homme m'aurait paru une espèce de résurrection et la plus grande grâce, après le salut, que je pusse obtenir de la bonté divine : à présent je tremble à la seule idée d'un être de mon espèce ; l'ombre d'une créature humaine, un seul de ses vestiges me cause de mortelles frayeurs"13 .

- 1. Une présence désirée. Le livre des aventures de Robinson Crusoë est le livre de la rencontre avec VENDREDI. Tous les efforts de ROBINSON sont tournés vers la présence humaine.

Ainsi, ROBINSON rêve d'une présence humaine quand il rêve de sauver un prisonnier des anthropophages14 .

- 2. Une présence simulée. ROBINSON se comporte sur son île comme s'il était en société, comme si autrui était là.

Exemple : Dans le roman de M. TOURNIER15 ROBINSON rédige une Charte et un Code Pénal16. La Charte dit : "ARTICLE III. Il est interdit de faire ses besoins naturels ailleurs que dans les lieux prévus à cet usage"17 et le code pénal : "ARTICLE III. Quiconque a pollué l'île de ses excréments sera puni d'un jour de jeûne"18 .

- 3. Une présence redoutée. Sitôt l'empreinte aperçue, ROBINSON redouble les mesures de sécurité19. La présence la plus désirée est de même la présence la plus redoutée et la plus menaçante.

 


B. Son analyse.

 

Les caractères de l'état de solitude de Robinson Crusoë :

 

1. Désolation, isolement, solitude.

La solitude doit être distinguée de la désolation et de l'isolement :

- 1. La désolation. Desolare signifie : laisser seul, d'où : ravager. Ainsi : les pillards désolent la campagne. Le désolé est laissé seul, sans recours et sans secours face à un danger.

La désolation n'est pas la solitude :

A. Je peux être seul sans être dans la désolation. Exemple : le marin sur la mer est seul ; il n'est pas désolé en l'absence de danger ou bien s'il peut affronter le danger.

B. Je peux être désolé sans être seul. Je peux être désolé dans la foule, si nul ne me prête secours.

"Par définition, l'homme isolé est un homme privé de secours et exposé à ceux qui veulent lui faire du tort"

EPICTETE (50 - 130). Entretiens. Livre III, chapitre XIII20 .

RM. Le contraire de la désolation est la consolation.

- 2. L'isolement. Isola signifie, en italien, : l'île ; le mot vient du latin insula. L'isolement n'est pas la solitude. L'isolé est séparé des autres parce que les autres s'en séparent.

C'est le cas du malade contagieux conduit au lazaret, du prisonnier (MONTE - CHRISTO au Château d'If), du malade mental, du dissident, du disgracié (OVIDE en exil sur les bords de la mer noire), de l'indésirable (NAPOLEON sur l'île d'Elbe).

Exemple : PHILOCTETE isolé à LEMNOS :

"Les deux généraux en chef [les Atrides]et le roi des Céphalléniens [ULYSSE] ont eu le front de me jeter dans cette île. Ils m'y ont abandonné, proie d'une maladie atroce, déchiré par la morsure d'un serpent venimeux. Seul avec ma plaie, mon enfant, ils m'ont débarqué dans ce désert, puis ils sont repartis"

SOPHOCLE. Philoctète21.

L'isolement n'est pas la solitude :

A. Je peux être seul sans être isolé. Exemple : je peux être seul dans la foule ; je peux être seul dans la famille.

B. L'isolement est un fait ; la solitude est un sentiment. Je suis isolé ; je me sens seul.

RM. Le désolé est laissé à lui - même ; l'isolé est exclu.

- 3. La solitude. Dans la solitude, je me sépare des autres ou bien je me sens séparé des autres alors que je ne le souhaite pas. La solitude peut volontaire, ou elle peut être subie.

Transition : Il faut donc distinguer deux formes de solitude.

 

2. Solitude du solitaire, solitude de l'esseulé.

Il y a la solitude que je choisis et que je veux ; il y a la solitude que je subis et que je regrette.

- 1. La solitude du solitaire. La solitude que je choisis est celle du solitaire. Le solitaire jouit de la solitude ; il s'y plaît et il s'y complaît.

Le solitaire est : moine, ermite ; misanthrope (ALCESTE et son désert) ; philosophe enfin (ROUSSEAU et Les rêveries du promeneur solitaire ; MONTAIGNE dans sa librairie ; DESCARTES aux Pays - Bas).

Quel est le plaisir de la solitude ?

A. la recherche de la liberté. C'est le cas de DESCARTES se réfugiant aux Pays - Bas.

B. le plaisir de se retrouver.

C. la recherche de l'authenticité.

- 2. La solitude de l'esseulé. La solitude que je subis est celle de l'esseulé. Au contraire du solitaire l'esseulé souffre de la solitude.

D'où vient que la solitude soit une souffrance pour l'esseulé ?

A. Autrui doit avoir une importance particulière pour que son absence me fasse souffrir.

B. L'esseulé souffre d'une certaine absence d'autrui. Autrui peut être physiquement présent et je peux me sentir seul. On peut être seul dans un couple.

 

Transition : Autrui est tantôt importun (pour le solitaire), tantôt important (pour l'esseulé). Cependant pour fuir autrui comme pour attendre et espérer sa présence il faut bien qu'une relation particulière me lie à autrui.

 

3. Fascination de l'autre.

L'attitude de ROBINSON devant la présence supposée puis devant la présence effective d'autrui est double et contradictoire :

- 1. Désir et crainte. Autrui est l'objet de mes désirs : les passions se rapportent à autrui soit immédiatement (l'amour, la haine), soit médiatement (l'avarice qui se rapporte à un ordre social convoité, - celui de l'argent). Cependant autrui est de même un obstacle à ma liberté comme à la réalisation de mes passions. Ce que Kant nomme insociable sociabilité.

"J'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est - à - dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le faire, menaçant constamment de désagréger cette société"

E. KANT. Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique. Quatrième Proposition22 .

- 2. Aide et sujétion. ROBINSON s'empresse de réconforter VENDREDI et cependant il va faire de lui son esclave23.

A. Le rapport à autrui semble ici un rapport de domination, de recherche de supériorité.

B. VENDREDI n'a pas droit à un nom propre24 : ROBINSON fait fi du nom qui peut avoir été celui de VENDREDI.

- 3. Compréhension et assimilation. ROBINSON rend semblable à lui le sauvage VENDREDI. Ainsi, il lui donne des vêtements : "Je lui donnai d'abord une culotte de toile que j'avais trouvée dans le coffre d'un des matelots, et qui lui alla passablement bien (...)"26.

Alors qu'il s'efforçait de rendre l'empreinte de son pied semblable à celle du sauvage, désormais, ROBINSON ramène tout à lui : le sauvage lui doit tout : la vie ; les vêtements ; les moeurs . VENDREDI n'a jamais l'initiative.

C'est le processus que souligne A. MEMMI dans le Portrait du colonisé27.

 

Conclusion. La solitude peut se définir comme le sentiment de manque venant de l'absence d'autrui, même quand autrui est là, alors qu'autrui nous est nécessaire.

La solitude est donc une relation à autrui. Il existe d'autres relations à autrui : les passions ; les échanges sociaux et économiques.

 


C. Les conséquences.

 

Quelle relation à autrui est la solitude ?

 

1. La solitude, preuve de la présence d'autrui.

Je suis seul parce qu'autrui n'est pas là. Il est physiquement absent.

- 1. Autrui n'est pas là, mais je pense encore à lui. Exemple : même dans la solitude, ROBINSON fait preuve de pudeur. "(...) quoique je fusse seul cependant je ne pus jamais me résoudre à rester nu" (chapitre VIII, p. 114).

Etre seul n'empêche pas que l'on reste sous le regard d'autrui.

- 2. Autrui n'est pas là, mais j'agis comme s'il était là. ROBINSON ne reste jamais inactif. Dans le livre de M. TOURNIER, ROBINSON rédige une législation ; il produit plus qu'il n'est besoin.

- 3. La solitude demeure bien une relation à autrui.

A. Tout être vivant n'est pas autrui. ROBINSON entouré de ses animaux n'en est pas moins seul. Le seul être qu'il décrive avec attention est VENDREDI28 .

B. L'esclave VENDREDI peut - il être pour ROBINSON autrui ? Il est une aide, un serviteur zélé, un instrument animé.

"(...) celui qui par nature ne s'appartient pas mais qui est l'homme d'un autre, celui - là est esclave par nature ; et est l'homme d'un autre celui qui, tout en étant un homme, est un bien acquis, et un bien acquis c'est un bien en vue de l'action et séparé de celui qui s'en sert"

ARISTOTE. Les politiques. Livre I, chapitre 4, 1254 a29 .

C. Le seul autre pour ROBINSON est Dieu. La consultation de la Bible est constante.

RM. Quel nom prêter à autrui ? Autrui est anonyme. Il n'est ni mon père, ni mon voisin.

Transition : Même dans la solitude la relation à autrui ne s'interrompt pas. Autrui peut cependant être là ; je peux me sentir seul. La solitude est attente d'une certaine relation à autrui. Quelle relation ?

 

2. La solitude, attente d'une certaine présence de l'autre.

Je suis seul parce qu'autrui est là mais il n'est pas présent. Sa présence est seulement physique : je le vois.

La souffrance éprouvée dans la solitude montre nous attendons et nous espérons quelque chose d'autrui, quelque chose qui ne nous est pas donné. Qu'est - ce donc ?

- 1. La compagnie. La compagnie d'autrui n'est cependant pas n'importe quelle compagnie.

A. ROBINSON se sent seul quoiqu'il soit entouré d'animaux. L'animal de compagnie tient lieu d'autrui mais il ne tient pas la place d'autrui.

Exemple : un animal ne remplace pas un être disparu.

B. A celui qui dit souffrir de solitude, on peut soutenir : "Nous sommes autour de toi". Mais "autour" signifie : "à côté", "en dehors".

C. Toute forme de compagnie n'est pas attendue : on peut être seul dans la foule, dans un couple.

- 2. L'aide. Je suis seul quand autrui ne m'apporte pas l'aide attendue. Mais cela concernerait plutôt l'état de désolation que l'état de solitude.

- 3. L'agrément. Je suis seul quand nul plaisir ne peut être partagé avec autrui. Ainsi, un enfant est seul parmi ses camarades quand nul ne joue avec lui.

L'absence d'agrément est - elle la seule forme d'absence d'autrui qui fasse souffrir de solitude ?

Transition : quelle est la forme d'absence d'autrui qui fasse souffrir de solitude ?

 

3. Sans autrui, je ne suis pas moi -même.

L'expression : "J'ai besoin des autres" le dit. J'ai besoin des autres pour être moi.

- 1. Autrui nous précède et nous forme. Autrui est toujours déjà là :

A. Selon l'ordre du temps, nous naissons dans un milieu humain. Les parents précèdent et accueillent l'enfant.

B. Le milieu humain dans lequel nous apparaissons nous forme : les vêtements, le langage, les connaissances nous sont données soit volontairement, soit involontairement (les moeurs, le langage...).

C'est là l'origine des préjugés :

"(...) pource que nous avons tous été enfants avant que d'être hommes, et qu'il nous a fallu longtemps être gouvernés par nos appétits et nos précepteurs, qui étaient souvent contraires les uns aux autres, et qui, ni les uns ni les autres, ne nous conseillaient peut - être pas toujours le meilleur, il est presque impossible que nos jugements soient si purs, ni si solides qu'ils auraient été, si nous avions eu l'usage entier de notre raison, dès le point de notre naissance, et que nous n'eussions jamais été conduits que par elle"

DESCARTES. Discours de la Méthode. II30 .

- 2. La solitude et le moi perdu. Nul homme ne peut devenir lui - même dans la solitude.

Exemple : la légende de NARCISSE.

L'homme seul est un être dénaturé :

"(...) celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain (...) Car un tel homme est du même coup naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu de trictrac"

ARISTOTE. Les politiques. Livre I chapitre 2, 1253 a 31 .

- 3. Moi et autrui.

A. Je me cherche à travers autrui ; je me trouve à travers lui. C'est le rôle du modèle,de l'identification, et de l'imitation. Ainsi, les chrétiens recommandaient - ils, comme Ignace de LOYOLA, l'imitation de la vie de Jésus.

B. Je me sens seul chaque fois que je ne trouve pas chez autrui cette disponibilité qui me permet d'être moi - même. De la sorte quand autrui n'est pas présent, je ne suis pas présent à moi - même.

C. Je cherche dans autrui ce qui me permettra d'être moi - même et de me sentir moi - même. Il existe une relation privilégiée à autrui : l'amitié. ARISTOTE propose la définition suivante :

"Il faut donc qu'il y ait bienveillance mutuelle, chacun souhaitant le bien de l'autre ; que cette bienveillance ne reste pas ignorée des intéressés ; et qu'elle ait pour cause l'un des trois objets dont nous avons parlé [l'utile, l'agréable, le bon]"

ARISTOTE. Ethique à Nicomaque. Livre VIII, chapitre 2, 1156 a 3 - 532 .

RM. ARISTOTE distingue trois formes d'amitié33 selon l'objet que chaque forme poursuit : l'agrément (la camaraderie propre aux jeunes gens) ; l'utilité (fréquente chez les hommes âgés) ; la vertu (l'autre est véritablement aimé).

 

L'ami est un autre moi - même (alter ego). A travers lui, c'est moi - même que j'aime et que je connais. En ce sens amour de soi et égoïsme sont une seule et même chose, connaissance de soi et connaissance de l'autre vont de pair.

"Qui considère un ami véritable voit en quelque sorte une image fidèle de son propre moi"

CICERON. De l'amitié. VII34 .

 


Conclusion. La souffrance éprouvée dans la solitude provient de l'impossibilité d'être soi - même, ou de l'impossibilité d'être reconnu par autrui comme étant ce moi que je suis. Pour être soi - même, il faut donc être avec autrui. Mais cet : "avec - autrui" trouve dans l'amitié sa forme privilégiée.

 


  1. Cf. : "It happened one day, about noon, going toward my boat, I was exceedingly surprised with the print of a man's naked foot on the shore, which was very plainly visible in the sand. I stood like one thunderstruck, or, as if I had seen an apparition ; I listened, I looked round me, but I could hear nothing, nor see any thing ; I went up to a rising ground, to look farther ; I went up the shore, and down the shore, but it was all one ; I could see no other impression but that one", DE FOË (S. d.), chapitre XI, p. 139.
  2. Cf. DE FOË (1967), p. 132 - 133.
  3. Cf. : "I was exceedingly surprised" ; "I stood like one thunderstruck".
  4. Cf. : "Seul, oisif, et toujours voisin du danger ...", ROUSSEAU. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. I in ROUSSEAU (1971), p. 170 ; cf. ROUSSEAU (1971), p. 185 - 189.
  5. Cf. : "Solipsisme. Attitude (...) selon laquelle le sujet pensant constituerait la seule réalité", DUROZOI, ROUSSEL (1987), p.313.
  6. Cf. : "Quelle autorité, dis - je, quelle mission ai - je reçue pour m'établir juge et bourreau de ces gens, à qui, depuis plusieurs siècles, le Ciel a permis d'être les exécuteurs de sa justice les uns contre les autres ?", DE FOË (1967), p. 144, voir plus généralement p. 143 - 144; DE FOË (S. d.), chapitre XII, p.153 - 155.
  7. Cf. VERCORS. Les animaux dénaturés.
  8. Cf. DE FOË (1967), p. 136 ; DE FOË (S. d.), chapitre XI, p.143.
  9. Cf. : "(...) as if I had seen an apparition".
  10. Cf. : "(...) j'aperçus la terre parsemée de crânes, de mains, de pieds et d'autres ossements humains ; près de là étaient les restes d'un feu et un banc creusé dans la terre, en forme de cercle, où sans doute ces cannibales s'étaient placés pour faire leur épouvantable festin", DE FOË (1967), p. 140 ; "When I had come to the shore, I was perfectly confounded and amazed ; nor is it possible for me to express the horror of my mind, at seing the shore spread with skulls, hands, feet, and other bones of human bodies ; and particularly, I observed a place where there had been a fire made, and a circle dug in the earth, like a cock - pit, where it is supposed the savage wretches had sat down to their inhuman feastings upon the bodies of their fellow - creatures", DE FOË (S. d.), p. 149 - 150.
  11. Cf. : "Inférence En logique : toute opération par laquelle on affirme la vérité ou la fausseté d'une proposition en raison de sa liaison avec d'autres propositions déjà tenues pour vraies ou fausses", DUROZOI, ROUSSEL (1987), p.174.
  12. Cf. DESCARTES (1979), p. 93.
  13. Cf. DE FOË (1967), p. 135 ; DE FOË (S. d.), p. 141.
  14. Cf. DE FOË (S. d.), p. 171.
  15. Cf. TOURNIER (1972).
  16. Cf. TOURNIER (1972), chapitre IV, p. 71 - 78.
  17. Cf. TOURNIER (1972), p. 72.
  18. Cf. TOURNIER (1972), p. 74.
  19. Cf. "Le seul vestige d'un seul homme me coûta tout ce travail, et il y avait déjà deux ans que je vivais dans ces alarmes incessantes", DE FOË (1967), p. 137, voir p. 136 - 139 ; DE FOË (S. d.), p. 139 - 140.
  20. Cf. EPICTETE in SCHUHL (1962), p. 987.
  21. Cf. SOPHOCLE (1964), p. 228.
  22. Cf. KANT (1990), p. 74.
  23. Cf. : "Enfin j'étais charmé de mon nouveau compagnon ; je me faisais une affaire sérieuse de l'instruire et de lui enseigner à parler, et je le trouvai le meilleur écolier du monde", DE FOË (1967), p. 178 ; DE FOË (S. d.), p. 181.
  24. Cf. : "In a little time I began to speak to him, and teach him to speak to me ; and first, I made him know his name would be FRIDAY, which was the day I saved his life. I likewise taught him to say Master ; and then let him know that was to be my name (...)", DE FOË (S. d.), p. 178.
  25. Cf. DE FOË (1967), p. 175 ; DE FOË (S. d.), p. 178.
  26. Cf. DE FOË (1967), p. 177 ; DE FOË (S. d.), p. 180.
  27. Cf. MEMMI (1973), p. 148 - 151. Cf. le roman de B. VIAN Les morts ont tous la même peau, 1948.
  28. Cf. DE FOË (1967), p. 174 - 175; DE FOË (S. d.), p. 177 - 178.
  29. Cf. ARISTOTE (1990), p. 98.
  30. Cf. DESCARTES (1976), p. 13, l. 2 - 12.
  31. Cf. ARISTOTE (1990), p. 90 - 91.
  32. Cf. ARISTOTE (1983 a), p. 387.
  33. Cf. ARISTOTE. Eth. Nic., livre VIII, chapitres 3 à 5.
  34. Cf. CICERON (1967), p. 70.


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