Sagesse et folie sont - elles réellement incompatibles ?

 

Le stoïcien maître de lui et de ses affects qui parvient ainsi à l'idéal d'apathie en comprenant la nécessité des événements et l'inéluctabilité de leur enchaînement accomplit la sagesse stoïcienne. Ce même stoïcien, PASCAL le décrit pourtant tordu par les souffrances de la maladie et s'exclamant : "Douleur, tu n'es qu'un mot !". La sagesse la plus accomplie prend soudain le visage de la folie la plus inhumaine : celle qui refuse l'évidence des faits les plus humains, la souffrance et le mal. Qui n'est pas sage est fou, dit le stoïcisme ; qui est sage de cette sorte est fou, dira le sens commun. Par sa prétention démesurée, la sagesse peut, comme la folie, être une figure humaine de l'inhumanité de chacun. Le sage est trop sage ; le fou est trop fou. Sagesse et folie : deux excès. Cependant, cette incompatibilité est peut - être plus apparente que réelle, plus acceptée que fondée. En effet, que peut signifier cette incompatibilité ? Elle peut signifier d'une part que sagesse et folie ne peuvent exister ensemble et simultanément chez le même homme, d'autre part que sagesse et folie si elles peuvent exister chez le même homme luttent l'une contre l'autre. Dans le premier cas, être sage c'est nécessairement ne pas être fou comme être fou c'est nécessairement ne pas être sage. Dans le second cas, être sage, ce serait être moins fou comme être fou ce serait être moins sage.

Sagesse et folie sont - elles incompatibles comme deux vertus contraires (chez un même homme si l'une est présente, l'autre est absente) ; ou sont - elles incompatibles comme deux forces qui s'excluent et qui luttent l'une contre l'autre ?


En vertu de leur nature même, sagesse et folie ne sauraient exister ensemble ni simultanément chez un même homme.

La sagesse est d'abord sophia, savoir théorique, connaissance. Et de ce point de vue, sagesse et folie s'opposent comme deux pôles possibles de la conduite humaine. Le sage est d'abord un savant. Les premiers penseurs, les philosophes présocratiques, se préoccupent de sciences : THALES est un astronome, PYTHAGORE s'intéresse aux nombres, ANAXAGORE est un physicien. Ceux à qui l'on prête de la sagesse sont des érudits ou des personnes avides de savoir. A l'opposé, le fou serait l'ignorant : l'idiot. Le fou est celui qui ne sait pas parce qu'il n'use pas de sa raison. Ainsi, Benjy (FAULKNER. Le Bruit et la fureur) ne connaît que par les sens le monde qui l'entoure. Il se montre incapable de coordonner les renseignements qu'ils lui fournissent en un savoir systématique. Cette différence trouve sa raison ailleurs : le sage est celui qui raisonne ; le fou serait celui qui déraisonne. A la rigueur du sage s'opposeraient le délire et la crise de démence du fou. La folie serait tantôt privation de la raison, tantôt mauvais usage de la raison. Le fou ne jouit pas "de toutes ses facultés" dont il est privé ; il ne jouit pas de "l'usage de toutes ses facultés" dont il ne saurait pas faire l'usage convenable. Mais alors le sage et le fou se distingueraient davantage par l'usage que chacun fait de la raison que par l'absence de cette faculté.

Le sens et la signification des attitudes et des pensées traceraient mieux la frontière qui oppose folie et sagesse. Parce qu'il sait et parce qu'il raisonne, le sage adopte une conduite qui est toujours portée par une intention et par un sens, quand bien même ceux - ci ne seraient pas compris des autres hommes. Le fou, en revanche, aurait un comportement dépourvu de sens. Il ne saurait pas ce qu'il fait, ou bien encore il ne saurait pas l'expliquer : il ne saurait pas en rendre raison. Le sage se voit prêté une conduite sensée ; le fou se voit attribué un comportement insignifiant, significatif seulement de son état. Tous ses actes vaudraient autant de symptômes qu'un spécialiste saurait interpréter et rapporter à son dérangement. Ce que fait le fou aurait du sens, mais pour un autre que lui, pour un autre doué précisément de cet usage des facultés dont il est privé. La folie serait incompatible avec la sagesse en cela enfin que le fou serait privé de tout pouvoir créateur : il jouirait certes de la créativité revendiquée par les tenants de l'art brut, mais elle ne serait que lapsus et symptômes. Il s'ensuit que le fou privé de la raison ou de l'usage de la raison n'aura pas la conduite du sage.

La représentation populaire de la sagesse, fidèle en cela à l'intention socratique, la perçoit comme un art de vivre. Car la sagesse n'est pas seulement sophia ; elle se veut aussi phronèsis, savoir pratique, prudence et sophrosunè (modération). Dans ces deux sens, sagesse et folie sont inconciliables. La prudence au sens que les grecs attachaient à ce mot est l'art de saisir les occasions propices à l'action. Et si les connaissances théoriques ne suffisaient pas pour disposer de cet art de l'action, elles étaient cependant nécessaires. Pour savoir vivre donc, il faut savoir, - ce dont le fou serait incapable. La sagesse comprise comme modération (sophrosunè) s'oppose plus évidemment encore au comportement débridé et sans mesure du fou. Les grecs nommaient hubris la folie des passions qui n'observent pas les limites permises à l'ordre humain. Cet art de vivre se fonde sur une connaissance de soi, que rappelle le "Connais - toi toi - même" delphique. Le sage sait garder la mesure parce qu'il mesure ses forces et qu'il garde dans les limites de la raison ses tendances naturelles. Le fou mésuse de ses forces parce qu'il se méconnaît. Les stoïciens rangent dans la catégorie des fous ceux d'entre les hommes qui n'agissent pas selon leur raison.

Sagesse et folie seraient radicalement incompatibles. Le sage raisonne, le fou déraisonne ; le sage donne sens à ses conduites, le fou manifeste un comportement extérieurement significatif ; le sage met sa vie en ordre, le fou vit dans le désordre de ses passions. Comment tout cela pourrait - il exister simultanément chez le même homme ? Cependant ces oppositions reposent sur des images de la sagesse et de la folie : l'impassibilité socratique devant les visions à peine humaines d'un Ieronymus BOSCH. Mais la personnalité même de SOCRATE ne montre pas autant d'écarts. ALCIBIADE compare SOCRATE à un silène1 ; sa personne rappelle ces êtres sylvestres, plus proches de la nature et de la folie que de la civilisation et de la vie policée. Ne serait - ce pas là un indice suffisant pour nous interroger sur la "folie" du Sage ?


Parce que le fou et le sage apparaissent comme deux figures excessives de l'humanité, la tentation est grande de les comparer, voire de les identifier. La sagesse de JESUS semble bien dérisoire et bien folle devant la puissance romaine et le mépris de la foule ; la sagesse nouvelle du christianisme paraissait incroyablement folle aux athéniens qui reçurent PAUL2 .

Mais la folie est un masque utile pour la manifestation de la sagesse. La folie est quelquefois une feinte, un simulacre, qui permet à la voix de la sagesse de se faire entendre, et surtout qui lui permet progressivement de se faire comprendre. Le fou des cours royales, le bouffon des tragédies shakespeariennes, disent aux puissants ce que la voix des doctes conseillers ne parvient pas à leur dire. C'est par la folie que la sagesse entre dans le cénacle de la puissance. Seul le bouffon du Roi Lear voit clair dans le manège des soeurs liguées contre leur père3 . Et de même ERASME entreprend - il un Eloge de la folie pour mieux faire l'apologie de la raison. La folie serait donc un moyen privilégié de la révélation de la vérité sans laquelle nulle sagesse n'est concevable. Le fou tiendrait à plus juste titre la place et le titre de sage dans les cours royales. Davantage qu'une simulation, si parodique de la sagesse qu'elle finit par être plus sage que celle qui inspire la Raison d'Etat, la folie peut être la feinte qui fait manifester la sagesse. Elle est la stratégie favorite des cyniques pour s'assurer que le disciple est à la hauteur de l'enseignement dans lequel il s'engage, ou pour s'assurer que l'élève a vraiment compris la leçon. CRATES brise un vase de pois sur la toge du jeune ZENON dont l'affolement révèle l'immaturité philosophique4 . Cependant, le fou n'est rien autre ici qu'un sage qui fait le fou afin de mieux transmettre sa sagesse. La compatibilité de ces deux pôles de l'humanité n'est pas assez établie.

Sagesse et folie sont précisément deux pôles, deux excès pareillement exclus et de l'humanité et du commun des hommes. Le fou et le sage logent en eux une force surhumaine qui les dirige ou qui les guide. Le fou entend des voix ; le fada est frappé par les fées ; la pythie delphique est possédé du dieu. Mais cette possession témoigne aussi de l'appartenance à un ordre divin. L'épilepsie qui fut longtemps considérée à tort comme une maladie mentale, se nommait : mal sacré. Le fou jouit du prestige de son appartenance à cet autre monde des esprits, des dieux, des forces tutélaires dont il est le héraut tourmenté. La sagesse qui dépasse si infiniment l'humaine condition que les stoïciens hésitaient à reconnaître l'existence d'un tel phénix ne peut pas tirer sa suprématie d'ailleurs que de ce monde transcendant. SOCRATE invoque son démon pour se justifier devant les tribunaux de sa mission de philosophe5 . Il est lui aussi visité par une force qu'il ne maîtrise pas et qui fonde son entreprise rationnelle. Sagesse et folie sont au ban du commun des hommes. Le fou est craint mais il est enfermé ; le sage est respecté mais prudemment tenu à distance, - quand il ne devance pas lui - même l'isolement. DESCARTES cherche refuge aux PAYS - BAS, envoie de fausses adresses pour dérouter d'importuns admirateurs ; SPINOZA taille des verres et refuse un poste de professeur. S'il est vrai que le fou est isolé alors que le sage s'isole, le fou est banni de la communauté des hommes parce qu'il est l'homme tenu pour le plus proche de la nature : le simple d'esprit qui ne suit que l'ordre de la nature. Mais la sagesse considère cette voie naturelle comme celle de la perfection : les philosophies antiques revendiquaient ce rôle normatif de la nature. Les Cyniques n'hésitaient pas à se placer sous la bannière totémique du chien par laquelle ils se libéraient des conventions sociales humaines, trop humaines. Le cynisme est cette sagesse sous - humaine qui voit dans l'animal le modèle de l'autarcie le plus proche de celle des dieux. Le sage et le fou sont par là étrangers à eux - mêmes et étrangers au genre humain.

Sagesse et folie marquent deux formes de dépassement de la condition humaine. L'homme qui cherche la sagesse peut parvenir à l'inhumanité en voulant se hisser au dessus de sa condition d'homme. A vouloir contrefaire l'ange, il ne fera que la bête6 : le Cynique abandonne toute pudeur et toute retenue7 ; le sage stoïcien se roule dans son grabat en niant l'évidence de sa douleur. Que veut dire pour un être fait de chair et de sang cette prétention à dominer chacune de ses émotions et de ses passions ? Que reste - t - il d'encore humain dans cette volonté de domination parfaite de soi - même ? La sagesse est tout aussi démesurée que la folie même et elle semble la plus folle des entreprises : elle veut pénétrer des mystères insondables qu'il s'agisse de la nature de l'univers ou de celle de l'homme. C'est peut - être mû par un instinct de conservation que les athéniens mirent SOCRATE à mort, lui qui menaçait d'asservir l'humanité, les émotions et les passions, sous le joug de la raison dévastatrice. Par sa faiblesse et par son humilité, la folie apparaît alors comme plus sage que la sagesse. "Dieu, sensible au coeur" dit PASCAL8 . Il faut abdiquer devant le mystère, qu'il soit celui du monde ou qu'il soit celui de la Création. Seuls les plus faibles d'esprit peuvent admettre les miracles de la résurrection et les mystères de la Trinité ou de la transsubstantation.

Que la folie lui serve de masque ou qu'elle se révèle plus sage qu'elle, la sagesse n'est pas si loin qu'elle le croit de la folie. Et pourtant ce nivellement des valeurs n'exprime rien de plus qu'un nihilisme qui rendrait toute vie proprement humaine impossible. S'il faut écouter le fou, faut - il pour autant suivre la voie de la folie ? S'il faut se défier des prétentions du sage, faut - il pour cela fuir la sagesse ?


Sagesse et folie sont peut - être moins deux réalités contraires que deux tendances propres à l'homme, et que chacun porte en lui. Au delà de l'incompatibilité entre folie et sagesse, ce sont deux tendances également inscrites en l'homme qui s'excluent et se combattent.

La folie est moins maladie mentale, terme qui supposerait une étiologie recourant aux hasards des circonstances extérieures de la vie ou des nécessités auxquelles voue la génétique, que le chaos que chacun porte en lui. La psychanalyse dessine une autre image des névroses en montrant le moi ballotté entre les exigences sociales et morales et les pulsions indéracinables du Çà. Chacun porte en lui les deux personnages du savant et fou qui font de JEKYLL un sage manqué. PASCAL souligne la vigueur des forces de l'imagination qui fait fuir la vue d'un rat inoffensif et le bruit d'un charbon que l'on écrase9 . La folie est donc une possibilité pour chaque homme : l'homme est un être qui peut être fou. Elle n'est pas une menace extérieure ; elle est aussi une dimension de notre humanité. La folie est un désordre non restitué à l'ordre de la sagesse. La sagesse serait - elle mise en ordre de ce chaos, ou est - elle mise en ordre en garde contre la folie, et ainsi vraiment : garde - fou ?

Si la folie est cette puissance dynamique que chacun porte avec lui avec ses passions et ses désirs, elle est tout aussi bien force créatrice. Les stoïciens prêtaient à folie les passions auxquelles les hommes consentent en accordant leur jugement aux mouvements désordonnés du corps plutôt que de les accorder au cours rationnel de la nature. Mais cette folie fait réaliser ce que la raison laissée à elle - même ne saurait jamais accomplir : la sagesse elle - même. La raison peut bien chercher la sagesse ; elle ne fait rien et elle ne fait rien faire. Ne mettant pas le prix aux choses, elle laisse les hommes avec leur aspiration à un ordre meilleur sans les y déterminer. La folie des passions nécessite les hommes à se hisser à un ordre de perfection plus grand. A suivre ses passions, chacun peut être plus fou. Pour laisser parler ses passions, l'humanité n'en gagnera que plus de sagesse. La sagesse ne pourrait alors être que l'orientation des forces immaîtrisées vers cet ordre nécessaire. PLATON fait d'Eros cette folie qui bien conduite élève considérablement les hommes vers la contemplation de Idées, l'acquisition de la sagesse et de l'immortalité10 .

Le partage entre folie et sagesse ne suit pas exactement le partage entre usage de la raison et perte de la raison, entre conscience et inconscient. La sagesse est une conquête active sur les mouvements désordonnés et sur la fragilité de notre personnalité. Les stoïciens ne demandent pas la suppression des impulsions du corps, mais leur contrôle par la raison droite qui se prononce à leur sujet en toute justice : des mouvements désordonnés ne doivent pas affoler l'âme. La douleur n'est pas un mal si elle n'est qu'un mot : un jugement correctement rendu ("Douleur, tu ne m'atteins pas"). Ainsi, après avoir étudié les traits de SOCRATE, le physiognomoniste ZOPYRE en concluait à la lubricité et à la folie (hubris) de SOCRATE11 . Mais les vices de SOCRATE sont les principes mêmes de ses vertus : la sagesse consiste dans la maîtrise de son désordre intérieur. Chacun ne peut avoir que les vertus de ses vices ; chacun ne peut avoir que la sagesse de sa folie. Il n'existe pas d'autre maîtrise que sur soi, sur ce moi ballotté entre les instances du psychisme de FREUD, sur ce moi effrayé par les puissances de l'imagination de PASCAL, sur ce moi livré à la sédition des désirs et des passions. La sagesse reconnaît son propre chaos, cette part de folie que chacun porte en lui et qui s'éveille à chaque fois que la raison s'endort12 . La sagesse ne saurait donc être définitivement acquise ; elle se bâtit par la reconnaissance, qui n'est pas approbation; en chacun de son désordre. ARISTOTE fait de toute vertu une hexis, une disposition acquise par l'exercice, et les cyniques faisait de l'effort (askèsis) le principe de la vie sage.


Sagesse et folie sont deux dispositions également présentes chez le même homme. Mais alors que la folie, c'est - à - dire le chaos que chacun contient en lui, est toujours présente, la sagesse est la disposition (hexis) que chacun doit acquérir pour contenir la folie et contrarier le chaos qu'elle enfante. La sagesse est moins la technique de la suppression de la folie que l'art de vivre avec sa folie en sachant la refuser. Est fou non pas qui veut l'être, mais celui qui ne peut plus ne plus l'être, celui qui a perdu la tête en perdant à la fois la raison et l'usage de sa raison, - la volonté. La sagesse consisterait dans l'accommodement de la folie qui la lui fait accepter en ne lui donnant que sa part, celle des impulsions telles que la nature les impose à notre nature et telles que notre nature se les représente. C'est sur les ailes d'Eros13 que l'homme du sensible s'élève vers la sagesse.


  1. Cf. : "C'est ainsi que, je le déclare, il ressemble on ne peut plus à ces Silènes que les sculpteurs exposent dans leurs ateliers, dans la bouche desquels ces artistes mettent un pipeau ou une flûte, et qui, si on les ouvre par le milieu montrent dans leur intérieur des figurines des Dieux. Mais il ressemble encore, je le déclare, au satyre Marsyas. Oui, au moins par ton aspect, tu leur ressembles, Socrate : toi - même, tu ne le contesterais pas, je pense", PLATON. Bq. 251 a - b in PLATON (1950, I), p. 753.
  2. Cf. : "Au mot de "résurrection des morts", les uns se moquaient, d'autres déclarèrent : "Nous t'entendrons là dessus une autre fois." C'est ainsi que Paul les quitta", Ac. 17 : 32 - 33.
  3. Cf. : "LE FOU. - La vérité est une chienne qui se relègue au chenil : on la chasse à coups de fouet, tandis que la braque grande dame peut s'étaler au coin du feu et puer", SHAKESPEARE. Lear. I, 4 in SHAKESPEARE (1964), p. 154.
  4. Cf. : "Cratès, voulant l'aguerrir, lui donna un pot de lentilles à porter le quartier du Céramique et voyant, que Zénon en avait honte et essayait de se cacher, il frappa le pot et le cassa d'un coup de bâton. Zénon se mit à fuir, sentant la purée qui lui coulait le long des jambes, et Cratès lui dit : "Pourquoi te sauves - tu, petit Phénicien, je ne t'ai pas fait de mal !"", DL. (1965, II), p. 52.
  5. Cf. : "Les débuts en remontent à mon enfance : c'est une voix qui se fait entendre de moi, et qui, chaque fois que cela arrive, me détourne de ce qu'éventuellement je suis sur le point de faire, mais qui jamais ne me pousse à l'action", PLATON. Apo. in PLATON (1950, I), p. 168.
  6. Cf. : "L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête", PASCAL. Pensées. B. 358 in PASCAL (1976), p. 151.
  7. Cf. : "(...) il [Métroclès] était si malade qu'il se laissa aller un jour, en pleine discussion philosophique, à lâcher un vent qu'il ne pouvait retenir. Il en fut si honteux, qu'il s'enferma chez lui, et voulut se laisser mourir de faim. Cratès l'apprit, vint le voir, après avoir à dessein mangé des fèves. Il lui démontra d'abord qu'il n'avait rien fait de mal, il lui dit que ce se serait une chose bien surprenante de ne point lâcher de vent comme le veut la nature. Et là - dessus, il se met à péter", DL. (1965, II), p. 43.
  8. Cf. : "C'est le coeur qui sent Dieu et non la raison. Voilà ce que c'est que la foi : Dieu sensible au coeur, non à la raison", PASCAL. Pensées. B. 278 in PASCAL (1976), p. 128.
  9. Cf. : "Qui ne sait que la vue de chats, de rats, l'écrasement d'un charbon, etc., emportent la raison hors des gonds", PASCAL. Pensées. B. 82 in PASCAL (1976), p. 74.
  10. Cf. PLATON. Bq. 212 a.
  11. Cf. : "De passage à Athènes, un étranger qui s'y connaissait en fait de visages, dit à Socrate, en pleine face, qu'il était un monstre et qu'il cachait en lui les pires vices et les pires appétits. Socrate se contenta de répondre : "Comme vous me connaissez bien !"", NIETZSCHE. Crépusc. in NIETZSCHE (1974), p. 25 - 26.
  12. Cf. : "Quelle chimère est - ce donc que l'homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! Juge de toutes choses, imbécile ver de terre ; dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur ; gloire et rebut de l'univers", PASCAL. Pensées. B. 434 in PASCAL (1976), p. 173.
  13. Cf. PLATON. Phr. 252 c.


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